Nicolas Sarkozy a fait dimanche soir le point de la crise financière qui menace la zone euro avec son Premier ministre François Fillon et quelques ministres à la veille de l’ouverture des marchés lundi, qui s’annonce comme un moment de vérité pour l’UE.
PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy a fait dimanche soir le point de la crise financière qui menace la zone euro avec son Premier ministre François Fillon et quelques ministres à la veille de l’ouverture des marchés lundi, qui s’annonce comme un moment de vérité pour l’UE.
Au terme de trois quarts d’heure de réunion, le chef du gouvernement et ses ministres des Affaires étrangères Bernard Kouchner et du Budget François Baroin, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Pierre Lellouche et le directeur de cabinet de la ministre de l’Economie Christine Lagarde ont quitté l’Elysée sans faire le moindre commentaire.
La participation de dernière minute à cette réunion du ministre de l’Education Luc Chatel a un temps accrédité l’hypothèse d’une déclaration mais le porte-parole est resté muet, tout comme la présidence.
Juste avant cette réunion, l’Elysée a fait savoir que le chef de l’Etat s’était entretenu au téléphone en fin d’après-midi avec la chancelière allemande Angela Merkel puis le président américain Barack Obama.
Alors que les ministres des Finances de l’Union européenne (UE) étaient encore réunis à Bruxelles, M. Sarkozy et Mme Merkel ont fait savoir, à l’issue de leur entretien, leur "accord complet" sur un mécanisme de soutien aux pays de la zone euro destiné à mettre fin à la crise.
Ils "ont constaté leur accord complet sur les mesures qui seront annoncées ce soir par l’Ecofin (conseil des ministres des Finances de l’UE, ndlr)", a rapporté l’Elysée.
Les ministres des Finances des 27 doivent arrêter les détails d’un "mécanisme européen de stabilisation destiné à préserver la stabilité financière en Europe", selon la déclaration publiée dans la nuit de vendredi à samedi par les chefs d’Etat et de gouvernement des seize pays membres de la zone euro.
Dans la foulée, Nicolas Sarkozy s’est entretenu avec le président américain Barack Obama, qui a donné une dimension internationale à la crise de la zone euro en se déclarant "préoccupé" par la situation causée par la crise grecque et ses conséquences à l’ensemble des marchés financiers.
A l’issue de cet entretien, l’Elysée a fait savoir que M. Sarkozy et M. Obama, qui s’est lui aussi entretenu dimanche avec Mme Merkel, s’étaient accordés sur "la nécessité d’une réponse d’ampleur aux désordres actuels qui affectent les marchés".
La réouverture des marchés lundi s’annonce comme le moment de vérité pour l’UE et la zone euro. A ce moment là, les dirigeants européens pourront mesurer concrètement l’efficacité du plan qu’ils ont arrêté vendredi à Bruxelles pour venir en aide à la Grèce mais également endiguer toute contagion de la crise.
"Il faut que les spéculateurs sachent qu’à partir de lundi le mécanisme de prêts organisé à l’échelle de l’Europe privera toute opération de pouvoir être dénouée avec un profit", a résumé dimanche l’ex-Premier secrétaire du PS, François Hollande.
La crise qui menace la zone euro a contraint Nicolas Sarkozy, comme le président du conseil italien Silvio Berlusconi, à annuler son déplacement ce dimanche à Moscou, où il devait assister aux cérémonies du 65e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Avant de montrer sa mobilisation au plus haut niveau ce dimanche, le gouvernement a tenté plus tôt dans la semaine de convaincre les marchés de sa volonté de redresser les comptes publics.
Jeudi, François Fillon a ainsi annoncé un gel des dépenses de l’Etat sur trois ans. Mais il s’est refusé à employer le mot de "rigueur", synonyme de sacrifices qui ne manqueraient pas d’alimenter la grogne contre le gouvernement.