Certains députés socialistes ont été ulcérés par les déclarations de Manuel Valls, qui a détaillé ce jour les mesures d’économies liées au pacte de responsabilité et de solidarité.
Le premier ministre
Manuel Valls s’est exprimé longuement sur les
50 milliards d’euros d’économies qui seront réalisés entre 2015 et 2017 dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité.
Ses déclarations ont sonné comme une douche froide à l’égard d’une bonne partie des députés PS, selon TF1. Certains d’entre eux se déclarent "atterrés" et fustigent des mesures "inacceptables en l’état sur le fond comme sur la forme", d’après l’élu socialiste Christian Paul. "Le groupe socialiste a découvert dans un silence total ces annonces", raconte-t-il.
Le "programme de stabilité" des finances publiques, défendu par le chef du gouvernement, a estomaqué la majorité frondeuse. Laurent Baumel, du collectif de la Gauche populaire, voit se profiler "de sérieuses difficultés pour le gouvernement pour le vote du 30 avril" auquel sera soumis ce dispositif après sa présentation en conseil des ministres le 23 avril. "Les élections municipales n’ont rien changé. On va dans le mur", prédit-il.
"Méthode surprenante, les députés socialistes découvrent en réunion de groupe via la télévision les décisions du gouvernement", écrit sur Twitter le député Michel Pouzol.
Très critique également, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, membre de l’aile gauche du PS, a montré du doigt des mesures d’économies "très défavorables aux classes modestes et populaires". Elle affirme qu’elle n’y décèle aucune trace de la "justice sociale", annoncée par François Hollande.
Pour elle, le maintien du gel du point d’indice des fonctionnaires représente un "scandale", tout comme la non-revalorisation des prestations sociales jusqu’en octobre 2015. "On ne peut pas dire que ce soit de la justice sociale", juge la sénatrice. "Deux milliards de non-revalorisation des retraites, c’est moins que ce que va toucher la grande distribution avec le Crédit impôt compétitivité emploi, dont elle n’a pas besoin", se désole-t-elle.