Le président Nicolas Sarkozy a déclaré lors d’une rencontre avec les sénateurs UMP qu’il allait annoncer « des mesures fortes » destinées à lutter contre le chômage à l’occasion du sommet sur l’emploi le 18 janvier. Alors qu’à la même date, la CGT appelle à une nouvelle journée de mobilisation.
Nicolas Sarkozy a promis que le gouvernement prendra des « mesures fortes » pour lutter contre le chômage et elles seront dévoilées dès le 18 janvier 2012 lors du sommet sur l’emploi avec les partenaires sociaux, ont rapporté des sénateurs UMP à la sortie d’un déjeuner avec le chef de l’Etat.
« Il a annoncé des négociations ouvertes et des décisions fortes, sans les déflorer », indique à la presse le sénateur de Moselle, François Grosdidier. Des « décisions importantes » seront annoncées « en janvier pendant la période de vœux entre le 2 et le 18 », confirme un autre sénateur UMP.
Même si le président se montre discret sur le sujet, certains détails autour de ces mesures draconiennes ont filtré dans la presse nationale. Quand il a annoncé la tenue de ce sommet sur l’emploi le 1er décembre à Toulon, le chef de l’Etat aurait laissé fuiter quelques pistes. Ensuite, lors d’un déplacement à Sallanches, en Haute-Savoie, la semaine dernière, Nicolas Sarkozy a laissé entendre que le gouvernement allait engager des « moyens supplémentaires » concernant l’indemnisation du chômage partiel.
Se refusant de s’étaler sur la question, la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse s’est contentée de rappeler mercredi, lors du compte-rendu hebdomadaire des travaux du Conseil des ministres, que Bercy avait déjà annoncé des mesures pour « dynamiser l’emploi industriel et permettre aux entreprises qui seraient dans des difficultés passagères de trésorerie de trouver des réponses à leur situation ».
La ministre du Budget a également fait savoir que le chef de l’Etat avait demandé au gouvernement de réfléchir "à améliorer le volet insertion (du Revenu de solidarité active, RSA) dans la perspective du sommet pour l’emploi", estimant que ce dispositif ne "fonctionnait pas correctement".
Quant au ministre du Travail, Xavier Bertrand, il a de son côté proposé, dans un entretien publié mercredi par le quotidien Le Monde que le gouvernement pourrait miser sur des "accords compétitivité-emploi", afin d’assurer une garantie de l’emploi en échange d’une plus grande flexibilité sur les salaires ou le temps de travail.
La mise en place des « mesures fortes » de Nicolas Sarkozy s’avèrerait nécessaire pour tenter de limiter la progression du chômage, qui a atteint en octobre son plus haut niveau depuis 1999.
La CGT a confirmé qu’elle allait maintenir l’organisation d’une journée d’action le 18 janvier, soit le jour du sommet social initié par Nicolas Sarkozy. La FSU et Solidaires devraient se joindre à la mobilisation. Les syndicats craignent « qu’une nouvelle offensive contre les droits sociaux soit à l’ordre du jour » du sommet sur l’emploi. La CGT redoute dans un communiqué que le « gouvernement et patronat s’entendent pour viser les bases du financement de la Sécurité sociale, davantage de flexibilité et des mesures fiscales et financières pour alléger le coût du travail ». Plus encore, les syndicats s’attendent au pire, comme une nouvelle hausse de la CSG et de la TVA, ou encore une baisse des salaires.