Le président-candidat a estimé que la taxe sur les exilés fiscaux qu’il a annoncé lundi pourrait rapporter 500 millions d’euros. Nicolas Sarkozy a avancé ce chiffre par opposition à la taxation à 75% des riches proposée par François Hollande qui, selon lui, ne rapporterait "rien".
Lors de son intervention sur TF1 lundi soir, le candidat-président a annoncé qu’il souhaitait mettre en place une nouvelle taxe qui sera imposée à ceux qu’il appelle "des exilés fiscaux". L’imposition de cette catégorie de citoyens "c’est quand même plus intelligent qu’une taxe à 75% dont on précise deux jours après qu’elle ne rapportera rien et qu’elle a vocation à être symbolique", affirme Nicolas Sarkozy lors d’un colloque sur la compétitivité organisé mardi par l’Association française des entreprises privées (Afep) et le journal Le Monde. "75%, ça pousse les gens à partir. L’impôt sur les exilés, ça les pousse à revenir", ajoute le candidat-président, taclant au passage son adversaire socialiste François Hollande.
L’impôt sur les
exilés fiscaux, imaginé par le président-candidat lui-même, rapporterait selon lui quelque 500 millions d’euros. L’idée c’est d’obliger ces contribuables installés à l’étranger à payer leurs impôts en France.
Le candidat socialiste François Hollande, lui aussi invité du colloque, a mis en garde son rival de l’UMP contre un possible amalgame entre exilé et expatrié. Il a affirmé que la mise en œuvre d’une telle mesure nécessiterait "de négocier toutes les conventions fiscales avec les pays concernés". Un avis que partagent certains économistes, à l’instar de Philippe Crevel, spécialiste de la fiscalité, qui a été interrogé par Europe 1. "C’est compliqué de faire la distinction" entre un exilé fiscal et un expatrié, concède l’économiste.
Pour se défendre, Nicolas Sarkozy a déclaré que "chacun voit avec bon sens la différence entre l’expatrié et l’exilé". "L’expatrié, il a un contrat de travail ou crée une entreprise ou a un intérêt professionnel à être dans le pays où il se trouve", explique le président-candidat.
Sur le plateau de TF1 lundi soir, le président sortant avait avancé cette proposition : "Tout exilé fiscal -c’est-à-dire toute personne qui est partie à l’étranger dans le seul but d’échapper à l’impôt français- devra déclarer à l’administration française ce qu’il a payé comme impôt à l’étranger, et si c’est inférieur à ce qu’il aurait payé sur les revenus de son capital en France, on lui fera payer la différence".