Selon l’Insee, la France comptait plus de 140 000 personnes sans domicile en 2012. Dans les grandes agglomérations, environ 53 % d’entre elles étaient d’origine étrangère, alors qu’elles n’étaient que 38 % en 2001.
Selon les statistiques de l’Insee rendues publiques mardi 2 juillet, au total 141 500 personnes, dont 30 000 enfants, étaient sans domicile en France au début de l’année 2012, soit un nombre quasiment doublé depuis 2001.
Ce sont les femmes qui sont les plus concernées puisqu’elles représentent en moyenne deux sans domicile sur cinq, révèle l’Insee, qui a enquêté sur les personnes ayant fréquenté les services d’hébergement ou de restauration dans les agglomérations de plus de 20 000 habitants, entre le 23 janvier et le 3 mars 2012.
Sur les 81 000 adultes recensés dans ces grandes agglomérations, 53 % étaient d’origine étrangère, alors que cette proportion n’était que 38 % en 2001, selon l’Insee. « Ce chiffre est en augmentation en raison de la hausse du nombre des demandeurs d’asile sans places en CADA (centres d’accueil pour demandeurs d’asile) », explique Le Monde qui relaie l’enquête de l’Insee.
Parmi les 103 000 personnes dites sans domicile, 81 000 étaient des sans-abris, c’est-à-dire qu’elles ont passé la nuit « dans un lieu non prévu pour l’habitation ou dormi dans un service d’hébergement (hôtel ou logement payé par une association, chambre ou dortoir dans un hébergement collectif, lieu ouvert en cas de grand froid) », explique Le Monde.
Selon l’Insee, près de 30 000 enfants resserrent les rangs des sans domicile, auxquels s’ajoutent les 8 000 sans-domicile répertoriés dans les communes rurales et les petites agglomérations et les 22 500 autres en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA).
Parmi les 66 300 adultes francophones sans domicile, près de la moitié ont été accueillis en centre d’hébergement collectif « (11 % dans un centre qu’ils doivent quitter le matin, 35 % dans un centre où l’on peut rester la journée), un tiers dans un logement payé par une association, 12 % dans un hôtel, et 9 % étaient des sans-abri ».
D’après Le Monde, la plupart de ces derniers ne souhaitent pas dormir en centre d’hébergement à cause du manque d’hygiène et de l’insécurité. Tandis que d’autres ont été refusés faute de place ou ne pouvaient pas y accéder pour diverses raisons, dont arrivée trop tardive, chiens non admis...
Autre constat, la majorité des femmes avec enfants sont hébergées en hôtel ou en logement associatif. Les sans domicile sont composés majoritairement de personnes seules, que ce soit dans les centres collectifs ou dans la rue. Seule différence, il y a moins de femmes seules que d’hommes seuls. De plus, la plupart des femmes étrangères seules sont logées dans les hôtels, alors que les hommes seuls étrangers vivaient dans des conditions les plus précaires, à la rue ou dans les centres à quitter le matin, conclut Le Monde.