A huit semaines du premier tour, les nouveaux chiffres sur le chômage publiés jeudi par l’Insee est un coup dur pour le gouvernement. En effet, l’institut rapporte qu’au quatrième trimestre de 2011, le taux de chômage en France a augmenté de 0,1 point par rapport à la même période de l’année précédente. Calculé selon les normes du Bureau international du travail (BIT), ce taux était donc de 9,4% de la population active en France métropolitaine, et de 9,8% fin 2011 si on intègre les DOM-TOM.
En France métropolitaine, 2,678 millions de personnes étaient au chômage au quatrième trimestre de 2011. Par contre, l’Insee de préciser que 3,4 millions de personnes ne travaillaient pas mais souhaitaient avoir un emploi, « qu’elles soient ou non disponibles dans les deux semaines pour travailler et qu’elles recherchent ou non un emploi ».
Parmi les plus touchés par ce phénomène, les jeunes de 15-24 ans dont le nombre a connu une hausse de 0,8 point par rapport au trimestre précédent, et de 0,2 point en glissement annuel. Ce qui représente un taux de 22,4% contre 21,6%, soit près de 626.000 personnes.
Selon Mathieu Plane, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), « une grande partie des emplois détruits l'ont été dans l'intérim, où les jeunes sont surreprésentés », ce qui expliquerait cette forte augmentation. La même source a également indiqué que la situation risquera encore de s’aggraver durant cette année.
Paradoxalement, les chiffres ont baissé de 0,1 point par rapport au trimestre précédent chez les séniors. Mais comparés à ceux de 2010, à la même période, ils ont progressé de 0,2 points. Ainsi, au dernier trimestre de 2011, ils étaient près de 485.000 personnes âgées de plus de 50 ans à avoir été à la recherche d’un emploi en métropole.
Durant les trois derniers mois de 2011, 48,7% de la population âgée entre 15-64 ans travaillaient en contrat à durée indéterminée. Ce qui représente un taux d’emploi stable. Parallèlement, « le taux d’emploi en CDD/intérim progresse légèrement et s’établit à 6,8 % », rapporte encore l’Insee.
L’étude révèle entre autres qu’en incluant les DOM-TOM, le taux de chômage était déjà descendu à 7,5% en 2008 pour rebondir subitement et dépasser les 9% une année plus tard. Depuis, la tendance a été à la hausse et pourra atteindre les 10% au courant de cette année selon les prévisions de l’OFCE.
