En 2011, les prix des carburants vendus à la pompe ont atteint un niveau record en France, dépassant les moyennes annuelles de 2008 durant laquelle les cours du brut atteignaient le niveau le plus élevé. Selon les dernières statistiques publiées en ligne lundi par le ministère du Développement durable, le prix du gazole et celui du super ont respectivement augmenté de 16% et de 11% depuis le début de l’année, ramenant le gazole à 1,34 euro et le super à 1,50 euro le litre.
D’après les derniers chiffres mis en ligne par le ministère du Développement durable, les prix à la pompe ont connu une flambée cette année en France, dépassant les niveaux de l’année 2008 lorsque le prix du baril a atteint son summum. Vendredi dernier, le prix moyen du gazole était à 1,3610 euro et celui du super sans plomb 95 à 1,4941 euro alors qu’en 2008, leurs prix étaient en moyenne de 1,27 euro et de 1,35 euro le litre. Outre la hausse des prix du pétrole brut, la diminution vertigineuse du nombre des stations-service explique en partie cette flambée.
En effet, la France comptait près de 47500 stations-services il y a trente ans de cela. Actuellement, elles ne sont plus que 12 000, soit 500 stations en moins chaque année, selon Le Parisien. Paradoxalement, le nombre d’automobiles triplait en trente ans pour arriver à plus de 31 millions d’unités. Du coup, la demande a accru au niveau des stations encore opérationnelles, entrainant une hausse des prix des carburants.
En outre, les prix du carburant en Europe, notamment en France, sont intimement liés au cours du pétrole Brent de la Mer du Nord alors que celui-ci a connu en 2011 un cours moyen plus élevé, soit autour de 111 Dollars (environ 84.8 €) le baril contre 99 Dollars (environ 75 €) en 2008.
De plus, la production libyenne, avoisinant les 1,3 million de barils exportés quotidiennement, a disparu du marché pétrolier pendant un certain temps, avant la chute du colonel Kadhafi. Une crainte de troubles dans la péninsule arabique a ensuite conduit les automobilistes à faire le plein dès qu’ils en avaient le moyen. Ce phénomène a entrainé une surconsommation, d’où moins d’offres mais plus de demandes.
Cependant, selon le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), les prix pourraient revenir à la normale en 2012, sauf si de nouveaux bouleversements viennent secouer les pays producteurs, particulièrement l’Iran.
« Hors risque géopolitique, on a plutôt tendance à voir des pressions baissières sur le prix du brut. D’une part, parce que la crise économique européenne risque de se propager et d’avoir un impact sur l’ensemble de l’économie mondiale, et d’autre part, parce que l’offre pétrolière devrait bien se porter », a estimé M. Schilansky.
Par ailleurs, l’Union Fédérale des Consommateurs—Que choisir avait dernièrement dénoncé une hausse des marges brutes des stations-services qui aurait avoisiné les 30% en sept ans, entrainant cette flambée des prix à la pompe. Mais cette affirmation a été sitôt démentie par l’Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP), qui regroupe le tiers des stations-services françaises. Selon l’UIP, les bénéfices des pompistes tendent au contraire à flancher, et seraient actuellement autour d’un demi-centime par litre, notamment à cause d’une hausse des frais d’exploitation et de la concurrence qui règne dans ce secteur.