Arnaud Montebourg a réaffirmé sa volonté de "faire baisser l’euro", estimant que son niveau actuel "annihile les efforts de compétitivité" lancés en France.
Dans une interview publiée dimanche 9 février sur le site internet des Echos, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a insisté sur sa volonté de "faire baisser l’euro".
"Comme ministre de l’Industrie, je considère que l’euro est sorti de ses clous par une surévaluation qui est devenue problématique aux yeux de tous pour nos entreprises. Entre 2012 et 2013, il s’est apprécié de plus de 10% face au dollar et de plus de 40% face au yen" explique le ministre du Redressement productif. Avant d’ajouter : "nous avons la zone la plus dépressive au monde et la monnaie qui s’apprécie le plus au monde. Cette situation est ubuesque".
Arnaud Montebourg prône une "bataille politique pour faire baisser l’euro"
"Nous devons ouvrir une bataille politique pour faire baisser l’euro. L’euro doit être au service de notre économie et de notre industrie" explique Arnaud Montebourg aux Echos.
Selon lui, "il ne s’agit pas de dévaluer l’euro mais de le ramener à un niveau raisonnable et supportable. D’après la direction du Trésor, une dépréciation de 10 % permettrait d’accroître notre taux de croissance de 1,2 %. Cela créerait 150.000 emplois, améliorerait la balance commerciale et réduirait notre déficit public de 12 milliards. La Banque centrale européenne (BCE) ne peut guère plus jouer sur les taux d’intérêt puisque nous avons déjà des taux d’intérêt presque égaux à zéro, et malgré cela, elle n’a pas pu faire respecter son mandat d’une inflation à au moins 2 % puisque nous sommes en déflation, situation à nouveau dangereuse. L’euro est désormais une question dont le politique doit se saisir afin d’imaginer d’autres politiques moins conventionnelles comme le suggère le FMI".