En France, les salaires augmenteront de 2,4 % l’année prochaine, selon Le Figaro, qui se fait l’écho de la dernière étude du cabinet de conseil Altedia.
C’est une nouvelle encourageante pour les salariés en France. Sur la base d’une étude menée auprès de 350 sociétés françaises, le cabinet de conseil Altedia préconise une hausse de la masse salariale de l’ordre de 2,4 % en 2014.
Toutefois, cette augmentation des salaires interviendra dans un contexte encore tendu sur le front de l’emploi, marqué notamment par une crise persistante, une croissance fébrile et un chômage grandissant.
« La croissance est encore hésitante et la sortie de crise n’est pas tout à fait là. Sur le front du chômage, 2014 s’annonce comme une année noire avec un taux de chômage de 11,2 % à la fin de l’année selon l’OCDE, ce qui n’incite pas à augmenter les salaires », décrypte dans les colonnes du journal Le Figaro Éric Lhomme, directeur Performance RH d’Altedia.
Fragilisées par l’environnement économique instable qui prévaut dans le pays, plusieurs entreprises s’interdiront toute revalorisation des salaires. « Et ce, d’autant que les entreprises ont de moins en moins besoin de mettre la main à la poche pour attirer les profils », commente Le Figaro.
« Les entreprises sont confrontées à une détérioration de leurs marges, qui sont à leur plus bas niveau depuis 1985. Il faut retrouver des marges correctes avant de pouvoir augmenter les salaires », argumente Cécile Ingremeau, consultante en rémunérations.
Pour autant, certaines entreprises continueront à se montrer généreuses envers leurs salariés, distribuant participation et intéressement, dont les montants seront toutefois abaissés par rapport à la période d’avant la crise. A titre indicatif, le montant était en baisse cette année dans 53 % des entreprises interrogées, avec un montant moyen de 2894 euros chez les cadres et de 1541 euros chez les non-cadres.
« Même quand l’économie plonge, en France les entreprises ont toujours des budgets d’augmentations car elle doit faire face à la pression des salariés et des syndicats », explique Cécile Ingremeau.
Seul inconvénient, ces augmentations n’auront guère d’impact sur les revenus réels des salariés, « en raison de la progression des prélèvements sur les salaires et de l’alourdissement de la pression fiscale », note Le Figaro. Cette étude, réalisée par Altedia, révèle aussi que 85 % des sociétés ont versé en 2013 des augmentations individuelles à leurs cadres, dont 72 % ont pu en bénéficier.
En revanche, le versement des augmentations générales semble être une pratique de moins en moins appliquée dans tous les secteurs, sauf chez les non-cadres car 73 % des entreprises leur en ont encore versé cette année, alors que 44 % des non-cadres ont bénéficié d’augmentations individuelles en 2013, détaille Le Figaro.
En dépit de la crise, les entreprises continuent également à verser des primes à leurs salariés. « Ainsi, 88 % des entreprises ayant un accord d’intéressement ont versé une prime en 2013. Mais celle-ci était en recul dans 44 % des entreprises, avec un montant médian de 2350 euros pour les cadres et de 1723 euros pour les non-cadres », rapporte encore Le Figaro.