Le ministre des Finances Pierre Moscovici a présenté ce matin le projet de décret, visant à limiter les salaires des grands patrons du secteur public. Un décret devrait être publié courant juillet.
Lors du conseil des ministres de ce mercredi, le ministre des Finances Pierre Moscovici a présenté le projet de décret sur la plafonnement des salaires des grands patrons du secteur public. Cette mesure avait été l’une des promesses de campagne du président socialiste. François Hollande en avait fait une question d’exemplarité.
Ce décret devrait être publié courant juillet et s’appliquer aux contrats en cours. Le texte instaure un plafond pour les patrons des entreprises dont l’Etat est l’actionnaire majoritaire. Ainsi, leur salaire ne pourra être supérieur à vingt fois la moyenne des plus bas salaires de la quinzaine d’entreprises publiques concernées (EDF, la SNCF, La Poste, Areva, Aéroports de Paris, France Télévisions, La Française des jeux,etc.), soit, très précisément, des 10 % des salariés les moins bien payés (le premier décile).
Cette référence vise à éviter que certains dirigeant soient mieux payés que d’autres, parce que le salaire le plus bas est plus élevé qu’ailleurs dans leur entreprise. Le décret met donc en place un plafond commun pour l’ensemble des dirigeants du public. Ce plafond sera fixé à 450 000 euros annuels "dès 2012 ou 2013 selon les sociétés", a précisé l’artisan de ce décret Pierre Moscovici.
"Gagner 450 000 euros par an ne me paraît pas dissuasif si on veut avoir à la tête de nos entreprises des hommes et des femmes de qualité", a-t-il souligné. Entre 20 et 25 dirigeants sont directement concernés par cette réforme. Parmi eux, Henri Proglio, le PDG d’EDF, dont la rémunération représente 63 fois le salaire minimum du groupe ou encore Luc Oursel, le président du directoire d’Areva, Jean-Paul Bailly, le PDG de LaPoste, ou encore Jean-Pierre Graff, le PDG d’Aéroports de Paris.