Le gouvernement pourrait publier un décret sur le relèvement du plafond du livret A dès juin, mais le doublement tant attendu pourrait être finalement étalé sur plusieurs années.
Parmi ses promesses de campagne, François Hollande a parlé d’un relèvement du plafond du livret A pour 30 600 euros, contre 15 300 actuellement. Un décret relatif à cette hausse devrait voir le jour en juin mais la hausse sera progressive en raison d’une grosse pression de la part des institutions bancaires.
Plusieurs voix se sont en effet élevées dernièrement pour émettre des réserves vis-à-vis de cette reforme. Pour François Pérol, le patron du groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Épargne), il s’agit d’une mesure « pas très utile ». Au contraire, elle risque de coûter chère à l’Etat dans la mesure où « les Français vont transférer de l’épargne qui, aujourd’hui, est fiscalisée (Ndlr : Livrets B ou assurances-vie), sur un produit qui ne l’est pas, le livret A ».
« Ceux qui ont 15.000 euros d’épargne ailleurs, ils vont les prendre et les mettre sur leur livret A », a-t-il déclaré sur BFM Business la semaine passée.
De son côté, Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, craint des « situations de tension » pour le secteur bancaire. Il estime donc plus judicieux de lui accorder un « temps d’ajustement ».
Paradoxalement, cette reforme est accueillie à bras ouvert chez les organismes HLM, et la Caisse des dépôts qui n’attendent plus qu’elle se concrétise.
Notons que le livret A est resté en 2011 le placement préféré des Français. L’an passé, les dépôts, qui sont aujourd’hui rémunérés à 2,25%, ont atteint 21,6 milliards d’euros. Fin 2011 donc, le livret A totalisait 206,6 milliards d’euros de fonds. Mais sur les 60 millions de détenteurs du livret A, seuls 9% ont atteint le plafond.
Sources : Le Parisien, boursorama.com