Quatorze sénateurs et députés de la Commission réunis ce mercredi ont décidé de réintroduire les péages urbains dans la loi Grenelle II.
Le péage urbain est un système qui oblige les automobilistes en provenance de la banlieue à payer avant de pouvoir accéder dans des grandes agglomérations. Le dispositif vise à inciter les habitants de la banlieue à garer leurs véhicules dans des parkings relais situés à la périphérie avant de se rendre dans les centres-villes, via les transports en commun.
La disposition prévoyant la mise en place d’une expérimentation de ce système dans les grandes villes françaises a été adoptée par dix parlementaires. Deux d’entre eux se sont prononcés contre et deux autres se sont abstenus.
Ce projet d’expérimentation s’adresse aux collectivités volontaires, en métropole comme en Outre-mer. Sa mise en essai devrait toutefois être précédée d’une enquête publique à charge et à décharge. Sont éligibles à ce projet les agglomérations qui possèdent déjà un minimum d’infrastructures de transport en commun, avec le seuil de 300.000 habitants. En France, une douzaine de villes seraient concernées. Pour l’instant, aucune candidate ne s’est officiellement manifestée pour tenter l’expérience.
La formule péage urbain est censée apporter un triple avantage : fluidité de la circulation, amélioration de la qualité de l’air (et donc de la santé publique), et création de financements supplémentaires dédiés aux transports publics. De nombreuses villes d’Europe l’ont déjà adoptée, à l’instar de Stockholm, Oslo, Milan ou Londres...
Toutefois, ce projet porté par le sénateur UMP Louis Nègre est diversement apprécié en France. Pis encore, il est très impopulaire auprès des automobilistes. Chez les maires ou les parlementaires, il ne fait pas l’unanimité non plus. Réticences et critiques fusent de partout. Pour sa part, le maire de la capitale Bertrand Delanoë affirme qu’il rejette l’idée de " faire payer les automobilistes… pour qu’ils puissent rentrer dans Paris ". Même son de cloche du côté de l’Assemblée nationale qui soutient "qu’un péage urbain, sans augmentation des infrastructures de transports collectifs, pénaliserait les moins fortunés et les reléguerait en banlieue".
Toutefois, le sénateur Louis Nègre se veut rassurant pour faire aboutir son projet. « Le péage urbain n’est pas la panacée universelle, ce n’est qu’un outil mais c’est un bon outil. », déclare-t-il dans le journal Libération. Et lui d’admettre qu’ "un gros travail d’explication devrait accompagner cette mesure".
A titre informatif, "le péage diminue de 15% à 20% les particules atmosphériques dans les zones concernées. Et on estime chaque année à 30 000 le nombre de morts prématurés directement imputables à la pollution. "
Notons que le texte définitif de la loi Grenelle II sera soumis au vote à la fin du mois.