Le gouvernement doit dévoiler ce mardi le montant exact de son "coup de pouce" au SMIC, qui ne devrait pas dépasser les 2,4%. Une revalorisation jugée insuffisante par les syndicats.
La hausse du SMIC (Salaire minimum interprofessionnel de croissance) devrait être détaillée aujourd’hui par le gouvernement Hollande. Cette revalorisation s’annonce néanmoins limitée, comprise entre 2% et 2,4%. Une augmentation de 2% représente environ 22 euros supplémentaires sur le bulletin de salaire mensuel.
Cette hausse sera annoncée par le ministre du travail Michel Sapin à la Commission nationale de la négociation collective et le décret sera présenté demain en Conseil des ministres. La revalorisation intermédiaire entrera en vigueur dès le 1 er juillet, en dehors du calendrier légal puisque le montant du Smic est revu chaque année le 1er janvier.
Beaucoup de Réunionnais interrogés estiment que cette hausse est encore trop faible. "C’est léger mais disons que c’est un premier geste, espérons qu’il y aura des suites", déclare néanmoins un travailleur. Une bonne intention, mais loin de satisfaire les véritables besoins des salariés : c’est l’avis du syndicat CGTR. "C’est pas assez, c’est trop peu. Je pense que le compte n’y est pas . Nous l’avions dit la question salariale est la question centrale, c’est un peu le symbole qui montrera la volonté de ce gouvernement de changer de politique", estime Ivan Hoarau, secrétaire général de la CGTR.
Pour le représentant syndicaliste, François Hollande et son gouvernement entendent « rattraper ce qui n’a pas été accordé » durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Mais Ivan Hoarau affirme que la CGTR ne se fait pas "d’illusions" sur ce nouvel exécutif. " Nous pensons qu’il y a une donne nouvelle et que la mobilisation est nécessaire pour pousser ce gouvernement à prendre les bonnes décisions et une hausse de 2% serait une alerte pour que les forces sociales se mettent en branle .", explique Ivan Hoarau. Pour lui, ce léger coup de pouce au SMIC risque même "d’accroître l’amertume et le désespoir de certains salariés", ce qui pourrait se traduire selon lui par des mobilisations.