Alors que le gouvernement table sur 1% de croissance l’an prochain, la Commission européenne s’est montrée beaucoup plus pessimiste et prédit 0,6% dans ses prévisions d’automne rendues publiques jeudi 10 novembre.
Un cinglant camouflet pour le premier ministre François Fillon et son gouvernement. Au lendemain de l’annonce du Plan de rigueur, Bruxelles estime que les mesures annoncées seraient "insuffisantes" et par voie de conséquence, la croissance française devrait s’établir à 0,6% en 2012, et non 1% telle qu’annoncée précédemment par le gouvernement français.
La Commission Européenne a fortement revu à la baisse sa prévision de croissance pour la France par rapport à ses précédentes prévisions. Si en mai elle attendait une progression du PIB de 2% pour 2012, la barre est aujourd’hui placée plus bas. En effet, au quatrième trimestre, l’UE s’attend à ce que l’évolution du PIB "passe légèrement en territoire négatif, en ligne avec des indicateurs de confiance qui se détériorent rapidement".
Mais dès le premier trimestre 2012, la France devrait renouer avec la croissance et elle devrait "légèrement se renforcer dans la seconde partie de l’année, pour aboutir à une croissance annuelle de 0,6%" en 2012.
Selon les prévisions d’automne de la Commission européenne, le déficit public de la France devrait atteindre 5,25% du PIB l’an prochain, "bien au-dessus de la cible officielle légèrement révisée de 4,5% du PIB". Implicitement, le gouvernement Fillon est appelé à faire plus d’effort car ce pourcentage "ne prend pas en compte d’éventuelles mesures supplémentaires" de rigueur budgétaire.