En marge du sommet Europe-Asie au Laos, François Hollande a pointé du doigt le yuan chinois qui, selon lui, est bien en dessous de sa valeur. C’est de la « concurrence déloyale », a-t-il estimé.
François Hollande assiste ce lundi au 9è sommet UE-Asie (Asem) à Vientiane (Laos) avec d’autres représentants d’une cinquantaine de pays européens et asiatiques. En rendant visite à l’Institut Pasteur du Laos, le président français n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a commenté la méthode chinoise en termes d’échanges commerciaux.
"Oui bien sûr que nous devons être compétitifs mais encore faut-il que l’échange soit juste, c’est-à-dire qu’il n’y ait pas de concurrence déloyale", a-t-il soutenu en regrettant que certaines monnaies chinoises soient sous-évaluées au dépens de celle des autres pays.
"C’est le cas aujourd’hui, une partie des pays d’Asie notamment la Chine, ont des monnaies qui ne sont pas convertibles", a-t-il déclaré en plaidant pour « une réforme du système monétaire international » et « des échanges qui soient mieux équilibrés ».
François Hollande a rencontré ce matin la presse internationale à l’ambassade de France à Vientiane, juste avant l’ouverture du sommet. Une occasion pour lui de faire valoir ce qu’il attend de ce rendez-vous de l’Asem qui se tient tous les 2 ans.
"Je suis là pour rassurer les pays asiatiques" et aussi "pour leur dire qu’ils ont leur rôle à jouer dans la croissance européenne et mondiale", a-t-il indiqué. "Les Asiatiques ont beaucoup profité de notre croissance. Maintenant c’est à eux de tirer notre croissance grâce à leur demande". Une croissance qui ne pourra être rendue possible que « si l’Europe est assainie, apaisée, moins incertaine », a-t-il estimé.
« Les conditions sont réunies pour un retour de la croissance en 2013 », a-t-il poursuivi en soulignant cependant que l’ « on est en fin de crise de la zone euro, mais pas en fin de crise économique ».
Pour sa première participation au titre de chef de l’Etat, François Hollande entend rassurer les investisseurs asiatiques afin qu’ils soient de nouveau séduits par les marchés européens. « Nous avons engagé le règlement de nos problèmes, nous avons fait des choix pour la stabilité et la croissance et enfin nous allons mettre en place l’Union bancaire », a-t-il fait valoir.
Nous sommes ici pour "convaincre dans le dialogue Europe-Asie que l’Europe est encore une puissance économique", a-t-il dit, reconnaissant qu’"il y a un doute en Asie sur la capacité de l’Europe à être une zone de stabilité et de croissance".
Sources : Express- Nouvel observateur