La présidente du Medef, Laurence Parisot, a émis des réserves sur le coup de pouce au Smic voulu par le gouvernement. Elle évoque un "risque sérieux sur l’emploi"
Un coup de pouce au Smic fait partie des promesses de campagne de François Hollande. Vendredi dernier, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a indiqué que la revalorisation du salaire minimum serait inférieure à 5%, soulignant qu’il s’agit d’une "mesure juste et raisonnée".
Hier à l’issue d’une concertation à Matignon, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a évoqué une possible augmentation de 46 centimes de l’heure, qui doit entrer en vigueur avant la conférence sociale les 9 et 10 juillet prochains.
Alors que le montant exact de la hausse du Smic n’est pas encore connu, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a d’ores et déjà mis en garde contre un "risque sérieux sur l’emploi" et demande la saisine du comité d’experts pour étudier "les effets sur l’économie".
"Sur le smic, comme sur les retraites, il faut faire des études d’impact avant toute décision", déclare sur RTL la patronne du Medef.
"Nous ne pouvons pas aller au-delà de ce qui est prévu normalement sur le smic sans prendre un risque sur l’emploi, un risque sérieux, non seulement ça peut empêcher de nouvelles embauches mais ça peut aussi détruire des emplois. Donc il faut faire une étude d’impact", ajoute-t-elle.
"Je demande que le comité d’experts chargé d’évaluer les effets du smic (créé en 2008 ndlr) soit saisi pour qu’on puisse bien comprendre l’effet du coup de pouce du Smic à l’économie", explique Laurence Parisot.
Alors que le gouvernement vient de dévoiler en conseil des ministres son dispositif sur le retour partiel de la retraite à 60 ans, le patronat n’a pas tardé à soulever dans ce dossier "un problème de méthode".
Laurence Parisot se demande "pourquoi ne pas avoir fait chiffrer les différents scénarios, pourquoi ne pas avoir saisi le COR (conseil d’orientation des retraites), pourquoi ne pas avoir rendu publics les effets financiers à moyen et long terme sur la viabilité de notre système ?" "C’est ceci qui manque", insiste-t-elle.