Une trentaine de scientifiques et chercheurs interpellent dans une lettre ouverte, le ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo, et lui demande de tout faire pour que les missions du trois mâts La Boudeuse reprennent au plus vite, dans le cadre du Grenelle de la mer.
Retour en octobre 2009.
La Boudeuse appareille à Fécamp pour une longue mission autour du monde, baptisée
Terre-Océan. L’objectif : placer l’expédition dans le sillage du
Grenelle de la mer avec à la barre le skipper Patrice Franceshi, aventurier et écrivain. Un soutien massif comptant une « lettre de mission » écrite par Jean-Louis Borloo.
De belles intentions mais un financement qui bat de l’aile. Faute de crédit public, le capitaine de La Boudeuse met fin à la mission en amarrant le navire à Fort-de-France en Martinique... et en le mettant en vente. Selon l’équipe, l’argent attendu du Ministère près de 500.000 euros, n’est pas arrivé. Mais pour
Jean-Louis Borloo, il n’a jamais été demandé. Une dotation, selon l’équipe de la Boudeuse que le ministre se serait engager à verser en deux ans via l’
Ademe.
Une surprise pour les scientifiques qui écrivent : "Nous avons été extrêmement étonnés d’apprendre que ce programme de recherches à long terme, emblématique du Grenelle de la Mer et répondant à une lettre de mission gouvernementale, allait s’arrêter du jour au lendemain pour des raisons financières d’un montant peu élevé au regard de l’enjeu". Et de poursuivre : "Cette surprise est d’autant plus inacceptable que nous nous sommes tous beaucoup investis dans cette mission, qui permet d’étudier des régions qui resteraient quasiment inaccessibles dans le cadre de programmes scientifiques classiques". Les missions à venir, sur les grands fleuves d’Amérique du Sud ainsi que dans les îles oubliées du Pacifique, permettraient ainsi de répondre à des questions nouvelles et essentielles concernant de nombreux domaines scientifiques comme la biodiversité ou l’écologie, mais également d’aborder des problématiques plus humanistes".
Ce texte est notamment signé par des chercheurs et scientifiques du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) de l’Institut de Recherche et de Développement (IRD) et par plusieurs hauts universitaires comme le professeur émérite de géographie, Claude Collin-Delavaud.
Ce projet d’une telle envergure s’arrêtera t’il ? Il est vrai que les expéditions et les programme d’exploration scientifique à la façon des grandes expéditions naturalistes, manque aujourd’hui à la science moderne. La Boudeuse était passée à la Réunion le 1er décembre 2006.