Dans son plan d’économies dévoilé jeudi, Air France-KLM se donne comme " objectif prioritaire " de réduire de 2 milliards d’euros sa dette d’ici à 2014. Objectif : redresser les comptes du groupe et ramener ses investissements à environ 4,5 milliards d’euros.
Air France-KLM se met au régime pour économiser 1 milliard d’euros en trois ans. Pour y parvenir, plusieurs mesures ont été prises dans le cadre d’un plan d’économies rendu public jeudi 12 janvier. Dans un communiqué, le groupe a notamment annoncé la réduction de sa flotte et la réorganisation de son programme d’investissements, sans toutefois toucher aux investissements liés à la sécurité. En gros, les investissements seront ramenés sous les 5 milliards d’euros sur trois ans, contre plus de 6 milliards en 2009-2011.
Dans le premier volet de son plan, Air France-KLM a décidé le report de livraisons d’avions neufs. Pour la seule compagnie Air France, la réception de trois avions moyens-courriers Airbus A320, initialement prévue en 2013 a été repoussée à 2015. Et l’arrivée d’un Boeing long-courrier B777 a été retardée d’un an, de 2015 à 2016. Puis les deux super Jumbo A380 attendus pour 2014 seront finalement livrés en 2016…
Pour atteindre un milliard d’économies immédiates, le groupe prévoit également de geler les augmentations de salaires en 2012 et 2013 et de maintenir le gel des embauches décidé en septembre, cette mesure implique le non-remplacement d’environ 800 salariés du groupe. Dans le détail, le gel des augmentations générales des salaires s’appliquera à Air France en 2012 et 2013, tandis que chez KLM il sera question de modération salariale sur les trois prochaines années. "Le gel des embauches décidé en septembre dernier sera également poursuivi. Des efforts additionnels de productivité, une nouvelle réduction des frais généraux et une adaptation du réseau compléteront ces mesures", détaille dans un communiqué le groupe Air France-KLM.
Quant au second volet du plan, que le groupe devrait présenter en mai-juin, des mesures structurelles seront adoptées pour redresser les comptes de la compagnie aérienne. Ainsi, afin d’améliorer sa productivité, Air France-KLM envisage de revoir les accords collectifs en vigueur. Objectif premier : réorganiser le travail de tous les salariés au sol, et celui du personnel navigant (pilotes, hôtesses et stewards), une mesure que les syndicats voient comme une menace pour l’emploi.
Enfin, pour limiter les pertes liées à son activité court et moyen-courrier (France et Europe), la compagnie projette de recourir davantage à la sous-traitance "dans certains secteurs". Plus largement, le groupe n’exclut pas de supprimer certaines dessertes ou destinations, mais pour l’instant le groupe refuse de communiquer lesquelles pour des raisons commerciales, dit-on.
Les syndicats se disent prêts à se serrer la ceinture mais ne cachent leur inquiétude sur l’emploi. "Face à la situation d’Air France, dont la gravité ne peut être ignorée et au-delà d’un immense gâchis, l’Unsa-Aérien conçoit que des mesures s’imposent", écrit ce syndicat dans un communiqué.