Le budget des collectivités territoriales 2018 a été adopté mercredi soir à mains levées à l’Assemblée nationale.
Le vote des crédits de collectivités intervient à quelques jours du congrès des maires de France (21-23 novembre) que le député Sébastien Jumel (PCF) a prédit houleux pour le gouvernement dans une période de tension entre l’Etat et les collectivités.
Plusieurs élus ont souligné la nécessité de corriger les inégalités entre territoires urbains et ruraux. Les crédits de la mission Relations avec les collectivités représentent 3,7% des transferts financiers de l’État en direction des collectivités (soit 3,78 milliards d’euros en autorisations d’engagement sur un total de 101,5 milliards). Il ne s’agit donc que d’une partie minime de l’effort financier de l’Etat en leur faveur. Plusieurs élus - Nouvelle gauche, LR, PCF... - ont évoqué durant le débat "les souffrances et les désespérances" des territoires ruraux et les "mauvais coups" qui leur sont portés par le Projet de loi de finances. "Vous menez une politique qui vise à écarter les parlementaires de l’action et du développement local", a lancé pour sa part au gouvernement le député LR, Fabien Di Philippo.
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"Des communes de la politique de la Ville vont perdre des recettes en 2018", a mis en garde François Pupponi (Nouvelle gauche), tout en soulignant l’effort fait dans la loi de finances en faveur des communes de banlieue. Ugo Bernalicis (LFI) a déploré que le gouvernement continue "de désengager l’Etat" alors que les collectivités sont "un rempart social pour les plus précaires". Mardi, l’Etat avait débloqué cent millions d’euros au bénéfice de 19 "départements sous tensions financières" pour leur permettre d’assurer le versement d’allocations de solidarité. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a vanté devant les députés ce "soutien exceptionnel" aux collectivités. L’Assemblée des départements de France (ADF) a demandé pour sa part mercredi la mise en oeuvre "de solutions pérennes" pour le financement de leurs dépenses sociales.