Depuis l’entrée en vigueur en juillet 2015, la réforme a mis fin à l’uniformité des allocations familiales. Près de 600 000 ménages ont été impactés par une baisse des prestations.
Les réformes des prestations et prélèvements intervenues l’an dernier en application de mesures adoptées dans le cadre de la loi de finance et de la loi de financement de la Sécurité sociale se sont soldées par une légère diminution (entre -0,1% et -0,4%) du niveau de vie des 30% de ménages les plus aisés, précise l’Insee dans l’édition 2016 de son "Portrait social" de la France, publiée mardi.
La modulation des allocations familiales en fonction des revenus s’est traduite par une baisse des prestations pour 590 000 ménages. En effet, des plafonds ont été appliqués alors qu’auparavant, le même montant était versé à toutes les familles à partir de deux enfants. Désormais pour les familles qui ont deux enfants, les montants sont réduits de moitié quand les ressources annuelles dépassent 6 000 euros net par mois. Au-dessus de 8 000 euros, elles sont divisées par quatre. Cela "diminue le revenu disponible total de 800 millions d’euros, soit une perte annuelle moyenne de 1"370 euros pour les 590.000 ménages concernés", souligne l’Insee.
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Parallèlement, ces réformes ont légèrement augmenté le niveau de vie du reste de la population, en particulier des 10% de ménages les plus modestes, qui ont vu leur niveau de vie progresser de 0,9%. La plus grande partie de la réduction des inégalités (72%) est imputable aux réformes portant sur les prestations sociales, en particulier la modulation des allocations familiales en fonction des revenus (pour 30%) et la revalorisation exceptionnelle du revenu de solidarité active (RSA) dont la contribution à la baisse des inégalités s’élève à 23%.
Au bout du compte, les réformes de 2015 ont contribué à "légèrement diminuer les inégalités", souligne l’Insee, même si leur impact sur le niveau de vie moyen "est globalement neutre".