La Cour des comptes a publié son rapport consacré au maintien à domicile des personnes âgées indépendantes. Les sages révèlent que la part des plus de 80 ans dans la population française devrait doubler pour atteindre 11% en 2060. La France ne serait pourtant pas préparée à y faire face.
Depuis les années 1970, l’Etat a priorisé le développement de la prise en charge des personnes âgées en hébergement collectif. Mais face à l’évolution du temps, de plus en plus de seniors sont soignés à domicile, la loi 2001 y aidant. L’aide au maintien à domicile des personnes dépendantes s’est en effet développée et a donné lieu à la création de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Cette allocation est destinée soit à couvrir une partie des dépenses nécessaires pour rester vivre à domicile malgré le manque d’autonomie, soit à payer une partie du tarif dépendance en établissement d’hébergement pour les personnes âgées concernées.
Mais selon la Cour des comptes, malgré l’adoption de nombreux plans consacrés aux personnes âgées dépendantes et le vote d’une loi consacrée à l’adaptation de la société au vieillissement, la France est mal organisée pour faire face aux besoins des personnes âgées. En particulier à l’accompagnement du maintien à domicile de ces personnes. La Cour des comptes rappelle par ailleurs que la part des plus de 80 ans dans la population française devrait doubler pour atteindre 11% en 2060. Le nombre de personnes âgées qui ne seront plus autonomes devrait à cette date atteindre 2,3 millions.
Face au coût grandissant du maintien à domicile des personnes âgées, la Cour des comptes recommande de mieux cibler les aides, et notamment de tenir davantage compte des ressources dans l’attribution de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). Sur la base de diverses sources, la Cour des comptes estime à environ 10,1 milliards d’euros (valeur de 2011) les coûts liés à la perte d’autonomie des personnes âgées résidant à domicile, financés par la Sécurité sociale à hauteur de 4,7 milliards, les départements (4,2 milliards), l’Etat (0,3 milliard), et les ménages (0,9 milliard). Selon ses calculs, le coût du maintien à domicile devrait augmenter de 71% entre 2011 et 2060 à 17,3 milliards d’euros. L’effort des ménages bondirait de 244% à 3,1 milliards, tandis que l’effort public augmenterait de 54% à 14,2 milliards.
"Il convient de veiller à ce que les proches aidants soient davantage soutenus et que l’APA soit attribuée de façon à mieux tenir compte des ressources des bénéficiaires", pour concentrer les aides publiques sur ceux qui en ont le plus besoin, avance la Cour des comptes dans son rapport publié récemment. La Cour estime également nécessaire d’améliorer l’organisation de la politique de maintien à domicile, impliquant de multiples acteurs qui "devraient mieux se coordonner", et de travailler à une meilleure information des bénéficiaires.
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