Alors que SFR a proposé le rachat de Bouygues Telecom pour dix milliards d’euros, Martin Bouygues a décidé de rejeter l’offre. Le PDG du groupe téléphonique explique qu’une entreprise ne peut être traitée comme une marchandise quelconque.
Ce n’est pas seulement une question d’argent
"Tout n’est pas à vendre. Une entreprise n’est pas une marchandise comme une autre", explique le PDG du groupe Bouygues pour justifier son refus du rachat de Bouygues par SFR. Le dirigeant maintient que tout n’est pas forcément une histoire d’argent. Toujours d’après ses dires, l’entreprise téléphonique "a recréé un projet d’entreprise pour Bouygues Telecom avec beaucoup de sacrifices pour les salariés" et propose désormais "des offres crédibles et fortes". Ce refus intervient dans le cadre de l’afflux de nouveaux clients sur le réseau de télécommunication depuis quelques mois.
La concurrence sur le marché de la téléphonie mobile
"Dans le fixe, notre offre déstabilise nos concurrents. Je comprends que ça les énerve et qu’ils cherchent à nous faire disparaître", estime-t-il en revenant sur la politique de prix de la société sur le marché.
Le PDG de Bouygues Telecom considère que l’offre de Patrick Drahi s’est heurtée aux autorités de la concurrence qui surveillent constamment le marché français en le contrôlant tout en jouant le rôle d’administrateur. "Elles auraient leur mot à dire si l’on passait de 4 à 3 (opérateurs de téléphonie, ndlr) et imposeraient ce que l’on appelle des remèdes. Je ne vois pas comment M. Drahi pourrait monter un financement sérieux et mettre en place des remèdes", argue Martin Bouygues.
Aucune pression politique lors de la décision
Malgré une rencontre avec François Hollande lors de l’étude de l’offre de SFR, le PDG de Bouygues Telecom nie toute pression politique par rapport à ce dossier. Il a d’ailleurs assuré avoir été pleinement responsable durant le choix qu’il devait faire avant de rappeler que le conseil d’administration du groupe Bouygues a pris sa décision "à l’unanimité". Martin Bouygues explique par ailleurs que le gouvernement ne disposait vraisemblablement pas de moyens de pression. "Le poids des commandes publiques (dans le chiffre d’affaires de Bouygues, ndlr) n’est pas si important. Plus de la moitié de notre chiffre d’affaires est fait à l’international et la commande publique représente le tiers de la moitié restante", fait-il remarquer. Le dirigeant a également évoqué son doute sur le groupement des entreprises existantes sur le marché de la téléphonie. Pour lui ceci n’est pas la solution optimale pour une baisse des prix sur les services téléphoniques.