Près de 30 000 manifestants représentants des professions juridiques règlementées ont protesté à Paris contre le projet de loi Macron.
Le ministre de l’Economie présentait mercredi son projet de loi pour l’activité en Conseil des ministres, puis lors d’une conférence de presse. Le texte prévoit notamment de baisser le tarif des notaires, de raccourcir les délais des prud’hommes et de simplifier l’installation des professionnels du droit. Des mesures désapprouvées par de nombreux professionnels. Mercredi, avocats, notaires, huissiers, administrateurs et mandataires judiciaires, greffiers des tribunaux de commerce et commissaires-priseurs judiciaires ont protesté contre ce projet de libéraliser les conditions de leurs activités et de réviser à la baisse leurs tarifs.
Selon la préfecture de police, près de 30 000 manifestants ont été recensés alors que les organisateurs espéraient rassembler 50 000 personnes dans les rues parisiennes. "Vous assistez à une situation unique, un moment exceptionnel. Jamais les six professions réglementées n’avaient été réunies", a indiqué le président du Conseil national des barreaux (CNB), Jean-Marie Burguburu, à l’AFP au départ de la manifestation.
Pierre-Luc Vogel, président du Conseil supérieur du notariat a de son côté mené le cortège : "Nos professions ont été insultées, vilipendées. Ça suffit !", a-t-il lancé. Pierre-Luc Vogel a fustigé le projet de loi Macron "qui menace la sécurité juridique des Français", rapporte Le Parisien. Une notaire venue du Val-d’Oise, sous couvert d’anonymat a également réagi : "La libéralisation de l’installation, c’est comme de l’expropriation. Je ne suis pas une fille de notaire. J’ai pris un crédit sur 15 ans et là, on change les règles du jeu en cours de route". "La modification des tarifs nous ferait perdre 20% de notre chiffre d’affaires, c’est-à-dire la moitié de notre résultat", explique à son tour Karine Boy, notaire à Trevoux (Ain).
A l’issue de la manifestation, les représentants des professions du droit ont été reçus par la garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui estime que le texte dans sa version actuelle est "tout à fait acceptable", car il ne mettait en péril ni ces professions ni l’accès au droit. Le texte tant attendu doit permettre de "déverrouiller l’économie française" et sera rapidement mis en place, souhaite le gouvernement.