De Berlin à Londres, Manuel Valls déploie toute sa séduction afin d’essayer d’attirer les investisseurs vers la France.
On aurait presque dit du mot à mot : "My government is pro-business !", pour traduire le credo "Mon gouvernement est pour l’entreprise’’ qu’il s’est lancé. Lundi à la City de Londres, Manuel Valls a tenu à dire la phrase en anglais dans un discours en français, dans le but de bien souligner l’accent sur la volonté française. Lors de sa visite à Berlin, c’est la même phrase qu’il a prononcée devant les chefs d’entreprise allemands.
Et puis Valls a joué avec le symbolique de l’endroit et de la circonstance. "Un Premier ministre français à la City, c’est presque un évènement. Un Premier ministre, français et socialiste à la City, c’est presque une révolution", a commencé Manuel Valls, devant un parterre de financiers et de chefs d’entreprise londoniens. "Il y a un cliché tenace qui voudrait que la gauche soit fâchée avec l’entreprise. J’estime que mon rôle dans les fonctions qui sont les miennes, c’est au contraire d’aller devant les acteurs économiques, ceux qui créent les richesses", a-t-il renchéri.
A vrai dire, Manuel Valls tire profit de la sympathie de la formule qui lui a réussi auprès du Medef en août dernier. Son "J’aime l’entreprise" a bien été apprécié par le patronat à l’occasion de l’université d’été du syndicat. Puis il reprit la formule à Berlin, dans la langue de Goethe, avec toujours l’effet escompté. Si cela a marché deux fois, cela prendra une troisième fois s’est-il dit. Après "J’aime les entreprises’’ et "Ich mag die Unternehmen", il n’a fait que profiter d’une formule qui a marché. Ainsi "My government is pro-business !" s’est-il exclamé à Londres.
Au-delà de la séduction avec la rhétorique, le hiatus avec la France, aux yeux des chefs d’entreprise lucides, demeure sa situation économique. La France est le mauvais élève de l’Europe avec son déficit publique, rééchelonné à 2017 pour être à la moyenne européenne.