Le gouvernement annoncera prochainement la mesure destinée à remplacer la diminution annulée des cotisations pour les salariés. Un renforcement du geste fiscal voté cet été pour 2014 est également prévu.
Face à la méfiance des français sur sa capacité à combattre le chômage, à réduire les déficits et à faire redécoller l’activité, l’exécutif n’a d’autre choix que de tenir ses promesses de baisses d’impôts, note aujourd’hui Le Figaro. Des annonces auront lieu "prochainement", assure la primature. Certains affirment que ce sera pour le Conseil des ministres de rentrée, mercredi prochain, mais l’Elysée tempère en déclarant : "Les mesures seront annoncées quand elles auront été décidées, ce qui n’est pas le cas".
Tandis que les feuilles d’impôts commencent à atterrir dans les boîtes à lettres des français, ces nouvelles mesures - qui concernent l’année prochaine - doivent être incluses dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2015, présenté le 24 septembre. Les contribuables bouillent d’impatience, et ce légitimement. La croissance de la France a été nulle sur la première partie de l’année, elle ne dépassera pas 1% en 2015. Autre déconvenue pour le gouvernement, le rejet par le Conseil constitutionnel, le 6 août, des 2,5 milliards de baisse des cotisations salariales prévue pour le 1er janvier. Le ministre des Finances a expliqué que le gouvernement s’attèle à trouver d’urgence une solution de remplacement aux "effets équivalents".
C’est en avril, au lendemain de la défaite aux élections municipales que Manuel Valls a détaillé les mesures. Un "pacte de solidarité" devait répondre au "pacte de responsabilité", qui prévoit d’importantes réductions de charges et de fiscalité pour les entreprises. Avec cette baisse de cotisation, un smicard devait gagner 500 euros net par an à partir de l’année prochaine. Plusieurs pistes de remplacement sont étudiées, comme une fusion de la prime pour l’emploi (PPE) et du RSA activité.
Le gouvernement avait promis de faire baisser les impôts les plus modestes dès cette année, mais l’enveloppe n’a cessé de gonfler pour atteindre 1,16 milliards d’euros, 3,7 foyers fiscaux devaient être concernés. L’enjeu est actuellement de savoir si ce coup de pouce permettra d’empêcher une rébellion fiscale à la rentrée, quand des millions de foyers vont s’apercevoir que leur facture s’est alourdie sous l’effet de mesures prises l’an dernier.
L’exécutif marche d’autant plus sur des œufs en s’engageant à ce que le geste fiscal voté cet été à destination des plus modestes soit "pérennisé" et "amplifié" en 2015. Le 14 juillet, François Hollande a promis de faire en sorte que "plusieurs centaines de milliers de français" supplémentaires "paient moins d’impôts", le but étant désormais de toucher le bas des classes moyennes.
L’enveloppe devra être significative et pourrait atteindre 2 milliards d’euros pour calmer les têtes brûlées du PS, hostiles à la politique favorable aux entreprises du gouvernement et demandant plus de mesures pour faire redémarrer la croissance.