La nomination du nouveau premier ministre de consensus semble ne pas calmer le climat politique à Madagascar. Omer Beriziky, le nouveau chef de gouvernement d’union nationale a commencé ses consultations ce jour afin de nommer ses ministres. Cependant, l’opposition le désapprouve.
Selon les termes de la feuille de route de sortie de crise, la Transition malgache n’a plus que 10 jours pour composer les membres du gouvernement d’union nationale. Les groupements politiques ont déposé leurs listes la semaine dernière. Le nouveau premier ministre de consensus malgache, Omer Beriziky, qui a été installé le 2 novembre au palais de la primature, commence ses consultations ce jour sous la pression des acteurs politiques.
De son côté, la mouvance Ravalomanana ne souhaite adhérer à ce nouveau gouvernement que si le nouvel élu de la primature applique à la lettre les dispositions qui sont définies dans la feuille de route telles le retour sans condition des exilés politiques. Elle a affirmé qu’Omer Beriziky ne forme pas le caractère consensuel exigé (car il est membre d’un parti qui soutient Andry Rajoelina). Or, le nouveau chef du gouvernement a insisté lors de la cérémonie de passation qu’il n’appartenait ni à une mouvance politique ni à une formation politique. Ravalomanana a en outre accusé Zafy, l’ancien président qui fait partie de l’opposition, de trahison quant à l’acceptation de ce nouveau premier ministre. Celui-ci lui aurait expliqué par téléphone plus tard qu’Omer Beriziky est un homme de confiance.
Du côté de la mouvance Ratsiraka, la nomination du premier ministre de consensus semble également insatisfaisante malgré le fait qu’elle n’a pas signé la feuille de route. Elle dénonce une décision unilatérale de la part d’Andry Rajoelina. Le leader du parti politique AREMA a demandé samedi dernier (jour de son anniversaire) comme cadeau un million de dollars aux différentes entités étrangères basées à Madagascar et à défaut à la communauté internationale. Cette enveloppe servirait, selon lui, à faire entendre ses revendications pour un sommet de rencontre à Antananarivo dans le but de dénouer la crise. Didier Ratsiraka a précisé que la somme doit lui parvenir avant le 17 novembre c’est-à-dire avant la formation des membres du nouveau gouvernement consensuel. L’ancien chef d’Etat réclame aussi une nouvelle réunion des chefs de file.