Alsace : une mère de famille découvre le nom de son fils dans les fiches de Daesh

La mère de famille se prénomme Manuela et habite Ottmarsheim, dans la région de Colmar, en Alsace, rapporte RTL. Vendredi dernier, une journaliste du quotidien britannique The Telegraph l’a appelée pour l’informer de la présence de son fils Romain sur la liste de Daesh qui a fuité et transmise à la chaîne de de télévision Sky News le 10 mars. 

Romain n’a plus donné signe de vie depuis juin 2013. La mère de famille n’était même pas au courant de la conversion de son fils à l’islam, et encore moins son enrôlement dans les rangs de Daesh. Les autorités françaises n’étaient pas informées de la radicalisation du jeune homme, puisque la famille n’a jamais été contactée depuis sa disparition.

Manuela se dit abasourdie, car rien ne présageait que son fils allait un jour rejoindre les rangs de Daesh. Le jeune homme était connu pour sa gentillesse et aurait plutôt eu tendance "à séparer deux personnes lors d’une bagarre plutôt que de se battre", indique-t-elle.

Elle confirme dans une interview donnée au Telegraph toutes les informations qui figurent sur la fiche de son fils. Romain, qui a choisi Khattab comme nom de combattant de Daesh, a aussi écrit qu’il était volontaire pour une attaque suicide. Il avait donné le nom et le numéro de téléphone de sa mère, mais précise dans le document : "Ne les appelez pas si je meurs".

Manuela raconte aussi les circonstances de la disparition de Romain dans cet entretien. Après des études de psychologie abandonnées, le jeune homme était confronté à une déception amoureuse. Professionnellement, il enchaînait les petits boulots dans des restaurants et dans les vignes et vivait un moment difficile à cette époque.

"C’était quelqu’un de bien, mais un peu perdu et on ne savait pas comment l’aider. Il était un peu bipolaire. Avant de disparaître, il avait demandé à voir un médecin. Je regrette de ne pas y avoir été avec lui", précise la mère de famille.

C’est à la suite d’une discussion avec Romain que ce dernier a quitté le domicile familial en 2012 et s’est installé dans un foyer social à Strasbourg. "Peut-être a-t-il fait une mauvaise rencontre là-bas ?", tente d’expliquer Manuela qui espère encore entendre son fils à chaque fois que le téléphone sonne.