Lors du Sommet social à l’Elysée, Nicolas Sarkozy a estimé qu’ " il y a urgence " d’apporter une réponse à " une situation économique périlleuse en France ". Le président de la République a annoncé une série de mesures visant à endiguer la crise, sans faire l’unanimité. 100 millions d’euros pour financer le chômage partiel, ou encore 1000 recrutements à Pôle Emploi, le chef de l’Etat a mis le paquet à près de trois mois de la présidentielle.
" Pourquoi j’ai voulu ce sommet pour l’emploi ? Parce que nous vivons depuis plusieurs semaines une nouvelle aggravation de la crise qui nous oblige à agir. La situation économique actuelle en France comme en Europe est très périlleuse. Il y a urgence », a déclaré ce mercredi Nicolas Sarkozy qui a présidé le « Sommet sur l’emploi " à l’Elysée.
" Les objectifs de notre réunion : D’abord partager un diagnostic. En vous réunissant, je veux vous dire que j’ai bien conscience qu’à l’issue de cette réunion, nous ne serons probablement pas d’accord sur tout. Vous avez vos convictions, j’ai les miennes. Mais même lorsqu’on est désaccord, la démocratie c’est se respecter. Et se respecter, c’est se dire la vérité ", continue le président de la République, s’adressant à des intervenants de la rencontre, notamment des responsables de syndicats (CGT, FO, CFDT, CFTC et CFE-CGC) et des représentants des organisations patronales (Medef, CGPME et UPA).
Le sommet commencé le matin peu avant 9 heures (heure de métropole) a duré près de quatre heures. Les discussions s’articulaient autour de trois principales thématiques pour savoir "comment développer nos entreprises industrielles ?", "comment mettre la finance au service de l’industrie ?" et "comment faire obstacle aux délocalisations ?
Côté finance, Nicolas Sarkozy a réaffirmé sa "détermination totale à agir sur la taxe sur les transactions financières". Au sujet de la délocalisation, le chef de l’Etat a évité d’évoquer nommément la très contestée TVA sociale mais a préféré parler d’ "une diversification accrue des sources de financement" de la protection sociale.
Le président a aussi promis des "mesures immédiates" pour "protéger l’emploi", mais sans donner plus de détails. Pour ce qui est de "l’activité partielle", Nicolas Sarkozy s’est dit "prêt à mettre des moyens supplémentaires". Selon le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, le chef de l’Etat a annoncé un fonds de 100 millions d’euros pour financer le chômage partiel. Accessoirement, il a affirmé qu’il veut "aller plus loin en termes de simplification des procédures".
A propos de la formation des chômeurs, Nicolas Sarkozy prône pour un renforcement du rôle de Pôle emploi. D’après lui, il est déplorable de voir que cet établissement public ne détient "à sa main que 15% des formations". Raison pour laquelle Nicolas Sarkozy s’est dit d’accord pour l’augmentation des embauches à Pôle emploi, avec 1000 salariés supplémentaires, alors que le syndicat CFDT réclamait au moins 2000 recrutements. Pour ce faire, une enveloppe de 500 millions d’euros sera mise à contribution, sans risque de creusement du déficit.
Pour les demandeurs d’emploi qui n’exercent aucune activité depuis au moins deux ans, un programme de formation, ou un emploi en contrat aidé ou un processus de resocialisation seront proposés. Parlant du chômage croissant des jeunes, le président a avancé une solution selon laquelle aucune charge sur salaires ne sera imposée.
En ce qui concerne le logement, il a insisté sur la nécessité d’"être très audacieux pour favoriser la production de logements en France, avec des leviers nouveaux". Le chef de l’Etat a particulièrement déploré le "manque" de logements, mais surtout leur "prix considérable".
En revanche, les mesures d’urgence annoncées lors du Sommet social à l’Elysée ne font pas l’unanimité. " Les mesures annoncées lors du sommet de crise n’auront pas d’impact sur l’emploi. Le constat est pourtant unanime, la situation de l’emploi se dégrade. Le désaccord se porte sur la cause du chômage : le coût du travail trop élevé en France. La CGT récuse ce constat. Il va falloir se mobiliser ", affirme le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, à sa sortie de l’Elysée.
De son côté, la présidente du Medef Laurence Parisot a par contre salué ce qu’elle considère comme une " excellente réunion ".