La saison des fraises est à ses tout premiers débuts à La Réunion. Entre inflation, augmentation du prix des intrants, et le manque de main-d’œuvre, les professionnels du secteur s’attendent malgré tout à une meilleure récolte de fraises.
La saison des fraises commence tout juste, soutient Éric Lucas , responsable de la cellule diversification végétale à la Chambre d’Agriculture.
Si elle débute habituellement vers le 15 mai à l’occasion de la fête des Mères, cette année elle a pris un peu de retard.
Malgré tout, cette année "est un peu mieux" que la précédente saison. "Chaque année les agriculteurs se plaignent, mais là cette année ils sont plus rassurés". Ainsi, c’est "700 000 plants de fraises qui ont été rentrés à La Réunion en mars dernier. Cette année il y a eu la possibilité de faire rentrer des plants frigo en décembre par avion, mais ça coûtait plus cher.
Les variétés cultivées principalement sont : la rubygem, la camarosa et la fortuna.
"La récolte pour l’instant elle est bonne puis l’autre vague sera en octobre, s’il n’y a pas d’insectes ravageurs. Le froid commence à rentrer, c’est bien contrairement à la chaleur. Il y a du bon potentiel cette année", confie Éric Lucas.
On peut parler d’une potentielle récolte de 500 - 600 tonnes cette saison. "Il manquera toujours des fraises, car il y a une baisse de la plantation. Avec le coût de production et le manque de main-d’œuvre, on arrive plus." "Cela ne sert rien de trop planter. Il faut compter en moyenne 30 000 euros d’investissement par hectares de fraises ; en sachant qu’un plant de fraise coûte 0.31 euro d’euros puis vient le coût de l’engrais, la préparation au sol, les bâches, etc. Le facteur main-d’œuvre va jouer beaucoup pour la gestion de parcelle. Si on fait de la fraise, on peut s’en sortir. Les Réunionnais aiment les fraises, les pâtissiers n’en ont jamais assez."
Le créole aime bien tout ce qui est fruit rouge. Eric Lucas tient également à préciser qu’il y a encore de la place pour de nouveaux agriculteurs qui veulent se lancer. Les zones de production : dans le sud : Le Tampon, Grand Tampon, Plaine des Cafres, Mont-vert, Mont-Vert les Hauts, Petite-Île. Dans l’ouest, la fraise se cultive également dans les hauts des Avirons, à Trois-Bassins, Dos d’Âne et Beaumont (Sainte-Marie).
La main-d’œuvre coûte cher, les prix depuis deux ans n’ont pas arrêté d’augmenter. Eric Lucas recommande de "planter plus tôt et finir avant mi-novembre la récolte pour éviter le développement de ravageurs. C’est pourquoi il y a un maximum de récolte fin avril, mai, début juin".
Samuel Megarisse cultive de la fraise ( Camarosa, Rugbygem, Manon des fraises) plein champs, au Tampon, vers Bérive. "Avec l’hiver ça retarde, les fleurs sortent déjà. Dans un mois et demi, ça va commencer à sortir. Au niveau de la plantation, ça c’est mieux passée que l’année dernière. "
Cette année 30 000 plants et l’an dernier : 45 000. "J’espère une belle année".
La Réunion compte 80 producteurs de fraises et on compte 15 000 plants en moyenne par agriculteur.
Au niveau du prix : il faut compter 2.50 euros par 250 grammes.