Une semaine après l’attentat contre Charlie Hebdo, le premier numéro post-attentat est sorti avec Mahomet à la Une, décision qualifiée par l’Union mondiale des oulémas musulmans de "pas sage".
Chose promise, chose due, le premier numéro post-attentat de Charlie Hebdo est sorti ce mercredi. Les rescapés du journal ont choisi une image significative en Une : Mahomet la larme à l’œil et portant une affiche lisant "je suis Charlie". L’Union mondiale des oulémas musulmans ne semble pas l’approuver et a estimé qu’il n’était "pas sage" de diffuser de nouveaux dessins du prophète Mahomet. Par solidarité, l’image a été reprise par de nombreux journaux, partout dans le monde.
"Il n’est ni raisonnable ni logique, ni sage de publier les dessins et les films offensant le prophète ou attaquant l’islam", annonce dans un long communiqué l’Union mondiale des oulémas musulmans sur le récit de 20 Minutes. Le siège de l’Union mondiale des oulémas musulmans est basé au Qatar sous la présidence du prédicateur qatari d’origine égyptienne, Youssef al-Qaradaoui également considéré comme l’éminence grise des Frères musulmans.
"Si on est d’accord que (les auteurs d’attentats) sont une minorité qui ne représente ni l’islam ni les musulmans, alors comment peut-on y répondre par des actes qui ne sont pas dirigés contre eux, mais contre le prophète vénéré par un milliard et demi de musulmans ?", se demande l’organisme dans son texte sorti tard mardi. L’Union mondiale des oulémas considère que le fait de publier de tels dessins ne fera que "donner de la crédibilité à la thèse (des auteurs des attentats) selon laquelle l’Occident est contre l’islam". Et l’organisme de poursuivre : "ces publications ne feront qu’"attiser les haines, l’extrémisme et les tensions".