L’islamologue suisse Tariq Ramadan a contesté le viol dont il est accusé. L’affaire remonte à 2008.
Un procureur genevois a requis mardi une peine de prison de trois ans, dont 18 mois ferme, contre Tariq Ramadan, pour viol. L’affaire date de 2008 et l’islamologue suisse conteste les faits qui lui sont reprochés. "Il conviendra de fixer une peine privative de liberté de 3 ans, 18 mois ferme, 18 avec sursis", a déclaré le Premier procureur Adrian Holloway, en s’adressant aux trois juges du Tribunal correctionnel de Genève. "Il a agi pour assouvir son désir sexuel à l’égard d’une femme qu’il a utilisé comme objet. Il n’a pas hésité à faire durer ce cauchemar pendant plusieurs heures", a-t-il renchéri sur les propos relayés par 20 Minutes.
Les évaluations de psychiatres parlent d’un viol et "la constance" des propos de la plaignante est également à prendre en compte. En ce qui concerne les messages à connotation amoureuse qu’elle lui a envoyés après les faits, ils soulignent qu’elle était "en état de choc, de dissociation", a fait valoir le procureur. Selon la plaignante - qui a choisi le pseudonyme de "Brigitte" pour se protéger des menaces -, Tariq Ramadan l’a soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d’insultes. Les faits se sont déroulés la nuit du 28 octobre 2008, mais elle n’a porté plainte qu’en 2018, soit dix ans plus tard. "Ma cliente a toujours dit qu’elle n’était pas dans une logique de vengeance. Sa réparation passe par la reconnaissance du viol et ne se mesure pas en années de prison", a réagi son avocat, Me François Zimeray, après le réquisitoire.
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