En mai 2018, une Egyptienne de 34 ans, a été arrêtée puis emprisonnée après avoir publié sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle elle critiquait les institutions égyptiennes et dénonçait le harcèlement sexuel. Un tribunal pénal du Caire vient d’ordonner sa libération assortie d’une mise à l’épreuve.
Amal Fathy, défenseure des droits humains a été condamnée à deux ans de prison en septembre pour avoir posté sur Internet une vidéo dans laquelle elle reprochait aux autorités de ne pas lutter contre le harcèlement sexuel. Elle est également accusée d’"appartenance à une organisation terroriste", de "diffusion d’idées incitant à commettre des actes terroristes" et de "publication de fausses informations". Le 18 décembre, un tribunal pénal du Caire a ordonné sa libération assortie d’une mise à l’épreuve. Selon les termes de sa mise à l’épreuve, Amal Fathy devra se présenter au commissariat de police plusieurs fois par semaine.
"Cette décision de justice ordonnant la libération conditionnelle d’Amal Fathy, qui a injustement passé les sept derniers mois derrière les barreaux, offre une lueur d’espoir de voir son calvaire en prison se terminer bientôt. Les autorités égyptiennes doivent mettre en œuvre la décision du tribunal et veiller à ce qu’elle soit libérée immédiatement et puisse retrouver sa famille", a déclaré Najia Bounaim, directrice des campagnes pour l’Afrique du Nord à Amnesty International. Les ONG égyptiennes et internationales accusent régulièrement l’Egypte d’utiliser la lutte anti-terrorisme pour réprimer les voix dissidentes, dénonce la responsable.
Amal Fathy attend le verdict final de la cour d’appel, le 30 décembre, qui pourrait ordonner qu’elle soit de nouveau placée en détention.