Le quinquagénaire, tellement handicapé, n’a même pas réussi à lire l’offre et devait se faire aider par son fils. Pôle emploi a fait son mea culpa.
Cette situation insolite était une grande surprise pour Sophie Gleize, demandeuse d’emploi âgée de 55 ans. Inscrite au Pôle emploi, elle a toujours espéré trouver un travail malgré son handicap. La quinquagénaire souffre en effet de déficience visuelle à plus de 80%. Contre toute attente, elle s’est vue proposer le poste de conducteur de train. Une offre qu’elle a évidemment refusée. Presque aveugle, la mère de famille, ancienne coach sportif et ex-esthéticienne, ne pouvait même pas lire l’annonce sans l’aide de son fils. "Quand vous avez plus de 50 ans que vous êtes une femme et en plus handicapée, on vous dit de vous contenter des 900 euros mensuels d’allocation adulte handicapé, mais ce n’est pas une vie ça", a-t-elle confié en soulignant qu’elle ne souhaite pas être à la charge de la société.
Sophie Gleize a qualifié la proposition d’"ubuesque". La quinquagénaire, atteinte d’une maladie génétique rare, a expliqué qu’il s’agit de la seconde offre reçue de la part du Pôle emploi de Meaux en deux ans. "J’étais surprise et déçue quand il m’a lu cette proposition complètement débile, ça montre à quel point quand on est handicapée et qu’on veut travailler, rien n’est adapté à notre spécificité", a-t-elle regretté sur les propos relayés par France soir. Elle a déjà obtenu un chien guide et a même décidé de suivre une formation pour devenir éducatrice canine. "Pôle emploi m’a proposé un poste d’agent de sécurité avec un chien. Comment voulez-vous que je fasse en n’y voyant rien ?", a-t-elle lâché.
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Face aux conséquences de sa proposition, Pôle emploi a admis avoir fait "une erreur". L’organisme a d’ailleurs expliqué que ce n’était pas une proposition personnalisée. "Nous envoyons régulièrement des mails avec des opportunités d’emploi de façon un peu large, pour promouvoir les secteurs qui recrutent. On nous reprocherait de ne pas le faire", a-t-il souligné. Sophie Gleize, quant à elle, attend de suivre une formation d’éthologie canine en janvier prochain. Toutefois, elle lutte seule face à ces démarches. "J’ai déjà mon combat contre la maladie à mener, j’aimerais que pour les démarches on m’aide vraiment, plutôt que toujours me demander d’envoyer des mails que je ne peux pas rédiger", a-t-elle appelé.