Sous la pression des "Gilets jaunes", le président de la République a annoncé une série de mesures pour sortir de la crise, dont le coût est évalué à 10,3 milliards d’euros.
Parmi les mesures annoncées par Emmanuel Macron en réponse aux revendications des "Gilets jaunes", l’annulation de la hausse de la taxe carbone et du gazole non routier (GNR) dans le budget 2019. Elle représenterait pourtant 3,9 milliards d’euros, selon Capital.
Puis, la hausse de 100 euros de la rémunération des personnes au SMIC. Pour cela, la prime d’activité augmentera de 90 euros début janvier. Cette mesure coûtera 2,5 milliards d’euros dans le projet de loi de finances qui devrait être adopté par l’Assemblée nationale avant la fin de l’année.
Suit ensuite l’annulation de la hausse de la CSG (Contribution sociale généralisée), pour les retraités percevant moins de 2 000 euros, qui coûtera 1,5 milliard d’euros.
Enfin, la défiscalisation et l’annulation des charges sociales sur les heures supplémentaires. Les recettes fiscales de l’Etat en 2019 seraient ainsi surchargées de 2,4 milliards d’euros, dont 1,1 sur l’impôt sur le revenu et 1,3 milliard sur les charges sociales.
Les mesures annoncées au début de la crise - élargissement du chèque énergie, renforcement des primes à la conversion – coûteraient dans les 500 millions. Elles ne sont cependant pas comprises dans le calcul de
l’exécutif.
Pour assurer le financement de ces mesures, le Premier ministre Edouard Philippe a indiqué dans une interview aux Echos publiée lundi que le gouvernement viserait 4 milliards d’euros de recettes en plus et d’économies budgétaires.
Alors que l’impôt des sociétés devait passer de 33% à 31% au 1er janvier, l’exécutif retardera cette baisse. Au final, les entreprises ayant moins de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires seront les seules à en bénéficier. Comme les grandes sociétés ne seront pas concernées par cette réduction, cela rapporterait un gain de 1,8 milliard d’euros à l’Etat.
L’exécutif compte également sur 500 millions de la taxe sur les géants de l’Internet (Gafa), plus 200 millions de la suppression de la niche "Copé", un mécanisme d’exemption fiscale pour les plus-values de cession de filiales ou de participations pour les entreprises. Ce qui représenterait un total de 2,5 millions de recettes.
Edouard Philippe note aussi, sans préciser les ministères concernés, que le gouvernement viserait également durant 2019, "1 à 1,5 milliard d’euros d’économies budgétaires".
Il resterait donc finalement un montant de 6,3 milliards d’euros de mesures qui ne seraient pas financées. Il sera compté au déficit du budget 2019, qui est estimé à 3,2% au lieu de 2,8%, selon les prévisions.