Dans le cadre d’une enquête sur la diversité culturelle, les élèves des écoles élémentaires et secondaires en Corse devront répondre à un questionnaire sur leurs pratiques alimentaires, religieuses et culturelles qui fait débat.
Deux questionnaires d’une vingtaine de pages chacun sur la "diversité en Corse" suscite une polémique. Ils émanent de l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) et ont été réalisés à la demande du président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, dans le cadre d’une commission chargée de travailler sur la diversité culturelle, rapporte Corse Matin.
Le questionnaire aborde plusieurs thèmes : sur les langues parlées par les élèves, mais aussi dans les familles et par les parents voire dans le quartier ou les médias, sur les voyages à l’étranger ou la religion et sa pratique. "Est-ce que tu crois en Allah/Dieu/Yahvé ?", "Est-ce que ton père croit en Allah/Dieu/Yahvé ?", "Est-ce que ta mère croit en Allah/Dieu/Yahvé ?", peut-on ainsi lire dans le questionnaire destiné aux élèves du primaire. D’autres questions portent sur les pratiques alimentaires et culturelles lors du vendredi Saint, du Ramadan, ou du Shabbat, sur la consommation de viande, sur le port de signes religieux distinctifs, sur le sentiment d’appartenance à la Corse, à la France ou le sentiment de sécurité et l’intégration.
Dans une lettre au président de l’université dont l’AFP a obtenu une copie, le président indépendantiste de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni justifie cette démarche par la volonté de faire "un état des lieux" pour la commission permanente sur la "diversité culturelle et sa gestion". Dans un communiqué François Tatti, le président (DVG) de l’agglomération de Bastia et conseiller territorial dénonce cette démarche : "Je vais demander solennellement à la ministre de l’Éducation nationale d’interdire la diffusion de ce questionnaire dans les écoles de la République". L’élu se dit "profondément heurté par la démarche et par le contenu" du questionnaire et se dit prêt à saisir le tribunal administratif si nécessaire pour obtenir son interdiction.