Qualifiés au premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronteront le 7 mai prochain. Les partis traditionnels ont été éliminés dès le premier tour. Pas de parti socialiste, pas de Républicains, les Français ont tranché.
Depuis plusieurs élections maintenant, la France s’était habituée à voir s’affronter lors du second tour de l’élection présidentielle, des candidats dits "traditionnels", en l’occurrence les candidats de la Gauche et de la Droite.
Ce dimanche 23, cette tendance s’est inversée, et a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen passer en tête. Pour rappel, c’est la première fois de l’Histoire de la Ve République que le parti de droite ne sera pas représenté au second tour.
Sortis grands vainqueurs des primaires - respectivement de la droite et de la gauche -, François Fillon (LR) et Benoît Hamon (PS) ont été éliminés à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle. Un scénario inédit.
Avec 23,87% des voix, c’est Emmanuel Macron qui vire en tête de ce premier tour devant Marine Le Pen, comptablisant de son côté, 21,43% des suffrages.
Cet épisode inédit montre que la plupart des Français veulent un changement, et n’attendent que du renouvellement de la part des politiciens du pays, ils ont donc choisi le candidat du mouvement En Marche. Il y a un an, Emmanuel Macron lançait son mouvement politique et s’engageait dans la campagne présidentielle après sa démission de son poste de Ministre de l’Économie.
De même pour les pro-Le Pen qui se disent "révoltés, en colère et veulent du vrai changement." Quinze ans après "la surprise Jean-Marie Le Pen" au second tour à la Présidentielle en avril 2002, c’est aujourd’hui sa fille, Marine Le Pen, qui se qualifie.
Ce revirement de situation peut s’expliquer par de nombreuses interrogations venues faire de l’ombre à la campagne présidentielle. Benoît Hamon et Emmanuel Macron étaient désignés par les électeurs comme "les deux représentants de la gauche". La possible alliance Mélenchon-Hamon a aussi causé l’agitation du côté Gauche.
À droite, les affaires judiciaires du représentant des Républicains François Fillon a renversé le choix d’un grand nombre d’électeurs et causé l’abandon des soutiens politiques de ce dernier.
À la Réunion, les électeurs ont fait les choix des extrêmes et c’est Jean-Luc Mélenchon qui est arrivé en tête, suivi de près par Marine Le Pen (FN). Le Premier secrétaire du PS de la Réunion s’avoue s’être préparé à la défaite mais pas dans ces proportions. Mais Philippe Leconstant ne s’avoue pas vaincu et compte bien faire barrage au FN. "Si on veut rassembler une majorité de Français, de Réunionnais contre Marine Le Pen, ce n’est pas en excluant qu’on va le faire. Après le second tour, il y aura une clarification", s’exprime t-il.
Christian Annette, lui, préfère passer à autre chose et se console avec les scores d’un autre grand perdant : François Fillon. "Je suis malheureux pour mon candidat, mais je suis très heureux de l’élimination de Fillon.", affirme ce dernier.
Au QG des Républicains, l’ambiance était semblable à celui de son adversaire de gauche, le silence était également significatif. Pour eux, le scandale de François Fillon est la principale cause de sa défaite. "On a sorti les choses de son contexte, on a transformé ces élections en règlements de compte, en coup d’État d’images", ajoute une sympathisante des Républicains.
Suite à l’annonce de ces résultats, plusieurs figures de gauche comme de droite dont le Premier ministre Bernard Cazeneuve, les candidats Benoît Hamon et François Fillon ainsi qu’Alain Juppé, ont appelé à faire barrage à Marine Le Pen et à voter au second tour en faveur d’EmmanuelMacron.
Après ce premier tour de l’élection présidentielle, une question se pose sur l’avenir "des partis traditionnels", qui affronteront "un nouveau challenge" lors des élections législatives en juin prochain.