Ces uniformes découverts dans trois conteneurs pouvaient équiper toute une armée. Ils étaient envoyés sous pli fermé sous couvert d’aide humanitaire.
La police espagnole a annoncé jeudi dans un communiqué avoir saisi 20 000 uniformes militaires destinés à des organisations djihadistes, dont l’Etat islamique.
Des vêtements d’occasion
Selon le communiqué de la police espagnole, les uniformes étaient emballés dans trois conteneurs interpellés dans les ports de Valence et Alicente dans l’est de l’Espagne. Ils étaient découverts en février au cours du démantèlement par la police d’un réseau qui expédiait des armes et du matériel militaire aux organisations djihadistes. Les envois étaient sous couvert d’aide humanitaire. "Les conteneurs transportant les uniformes étaient déclarés comme +vêtements d’occasion+ afin de ne pas éveiller les soupçons et pouvoir passer les différents contrôles douaniers sans difficulté", a précisé la police.
Des uniformes militaires et accessoires
Dans le cadre d’une enquête ouverte en 2014 sur les structures étrangères qui soutiennent logistiquement Daesh et le Front Al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, sept personnes ont déjà fait l’objet d’une arrestation. Par ces suspects figurait le gérant d’une entreprise qui oeuvrait dans l’importation de vêtement usagés. D’après toujours la police espagnole citée par 20 Minutes, "avec les quelque 20 000 uniformes militaires et accessoires il aurait été possible d’équiper toute une armée prête à combattre sur n’importe quel champ de bataille des organisations terroristes djihadistes dans le monde".
Des envois financés par la "hawala"
A l’époque où les sept suspects étaient interpellés, l’un d’entre eux se chargeait d’envoyer en Syrie et en Irak des matériels militaires, de l’argent, des équipements électroniques et de transmission, mais aussi des armes à feu et des précurseurs destinés pour la fabrication d’explosifs par l’intermédiaire d’une société, avait indiqué la police. Les envois des matériels financés par la "hawala", un système islamique informel de transfert de fonds étaient sous couvert d’aide humanitaire. Le chef du réseau entretenait des relations "constantes" avec un membre de Daesh. Ce dernier lui avait maintes fois encouragé le recrutement des femmes pour les marier à des djihadistes en Syrie.
Intervenidos 20.000 uniformes/complementos militares destinados a organizaciones terroristas Jabhat Al Nusra y DAESH pic.twitter.com/rby3r36J55
— Policía Nacional (@policia) 3 mars 2016