Tôt ce matin, la police de Papouasie-Nouvelle-Guinée a ouvert le feu sur des étudiants qui manifestaient contre le Premier ministre Peter O’Neill, soupçonné de corruption. Beaucoup d’étudiants sont blessés. Les médias locaux évoquent quatre morts, bilan encore non officiel.
Depuis près d’un mois, les étudiants de l’Université de Papouasie-Nouvelle-Guinée (UNPG) ont boycotté les cours pour dénoncer le comportement du Premier ministre Peter O’Neill. Ce dernier refuse d’obtempérer alors qu’il est sous mandat d’arrêt en raison de soupçons de corruption. Ce mercredi matin, les étudiants ont décidé de protester. Environ 1 000 étudiants s’apprêtaient à se rendre au Parlement pour manifester.
Selon les médias locaux, la police a immédiatement investi les lieux pour empêcher les étudiants de sortir du campus. Les forces de l’ordre ont en outre tenté d’arrêter l’un de leur meneur, ce qui a provoqué la colère des manifestants. De violents heurts ont éclaté. Selon les étudiants, la police a ouvert le feu sur la foule, et des gardiens de l’ordre ont aussi commencé à tabasser des manifestants. "Ils ont tiré, ils ont tiré directement dans la foule", a déclaré un étudiant, Gerald Peni, au média australien ABC. "Beaucoup d’étudiants sont tombés, ils ont été blessés, on ne sait pas pour le moment combien il y a de victimes", explique-t-il.
Le bilan reste confus. Le Parlement aurait été informé de la mort de quatre manifestants, précise la chaîne ABC qui fait état de dix blessés. Sur Twitter, la chaîne papouasienne EMTV a indiqué que huit étudiants avaient été hospitalisés. D’autres médias font état d’au moins 15 blessés. Pour l’instant la police de Port-Moresby n’a pas fait de commentaires sur l’échauffourée. Mais une source policière assure que la manifestation était illégale.
The current scene at Port Moresby General Hospital where large crowds have gathered.#PNG #PortMoresby pic.twitter.com/5gGyUPCBrk
— EMTV Online PNG (@EMTVOnline) 8 juin 2016
La ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop, a appelé les deux parties à apaiser les tensions et à "respecter le droit de manifester pacifiquement". Elle a précisé qu’elle contacterait son homologue de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Rimbink Pato, pour avoir plus d’informations.
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