Une octogénaire a été retrouvée morte chez elle, victime d’une agression. Les circonstances et le mobile de l’attaque ne sont pas connus. L’association Respa Seul distille les bons conseils pour protéger au mieux les personnes âgées et évoque une possible solution.
Une gramoune de 80 ans a été retrouvée morte chez elle samedi matin aux alentours de 8 heures au Port dans l’allée Bodmanzi. C’est une voisine qui a fait la découverte, inquiète de ne pas voir Paulette s’occuper de ses plantes alors que le soleil était déjà levé.
Le décès est considéré comme suspect par les forces de l’ordre. Le cadavre de la victime se trouvait sur le lit ensanglanté. Les enquêteurs ont aussi relevé des traces suspectes. La piste criminelle est privilégiée.
Les gramounes ciblées ?
Pour les voisins, les craintes sont nombreuses. Tous se demandent qui a pu s’en prendre à Paulette, une gramoune de 80 ans sans histoire et appréciée de tous.
Certains expliquent avoir entendu du bruit dans la nuit mais pas de cri. Des voisins assurent qu’un homme aurait essayer d’entrer chez plusieurs personnes ce soir-là, des gramounes vivant seule.
"Cette nuit-là, un homme voulu entrer. Il a dit qu’il allait me donner de l’argent."
"Vers 4 heures du matin, j’ai entendu quelqu’un ouvrir le portail et appuyer sur la poignée de ma porte d’entrée. Les chiens ont aboyé. J’ai regardé par la fenêtre mais je n’ai rien vu."
Les conseils
Patrice Louaisel, président de l’association Respa Seul livre quelques conseils pour les gramounes :
- Ne pas faire spontanément confiance y compris dans son intimité familiale
- Ne pas confier des données personnelles
- Ne pas ouvrir leurs portes et répondre en donnant les informations personnelles
Mais certains criminels n’hésitent pas à s’en prendre aux gramounes dans la rue, et ça, c’est inévitable.
Patrice Louaisel évoque l’agression dont a été victime Paulette au Port : "C’est scandaleux. Ça montre la vulnérabilité existante des personnes âgées et surtout isolées. On est particulièrement touchés par ce qu’on les aident à sortir de la solitude."
"On voit de la violence partout. Mais ça correspond à un phénomène qui grandit de plus en plus. Il y a de plus en plus de personnes âgées. Elles sont les premières touchées. On voit une accélération de ces événements au quotidien qui nous inquiète."
Des solutions proposées
"Ça passe par un accueil, par des visites, par des sorties conviviales tous les mois. Mais ça ne suffit plus", explique Patrice Louaisel.
L’association Respa Seul a commencé son travail auprès des personnes isolées il y a déjà 6 ans. Depuis une nouvelle antenne a été ouverte et deux autres devraient l’être bientôt.
L’association propose aussi une autre solution : la cohabitation solidaire.
"C’est mettre en place une cohabitation entre des étudiants et des personnes âgées. Chacun s’y retrouve ; la personne âgée brise sa solitude, et obtient de la conversation, aide pour intervention nécessaire pour tomber malade, ou un accident, et un soutien pour faire les courses. L’étudiant a un foyer", détaille Patrice Louaisel.
L’association fait passer des entretiens, une semaine et dresse un contrat écrit. Le travail de préparation est similaire à celui d’une embauche pour s’assurer que la personne qui va vivre avec la personne âgée pourra gérer les situations.
Pour l’instant, une cohabitation solidaire est déjà mise en place et va commencer à la rentrée scolaire. Une quinzaine d’autres personnes âgées réfléchissent à la situation.
Pour plus d’informations, contacter l’association Respa Seul sur Facebook ou par téléphone : 0262 58 25 81.