L’arrêt de travail ne devrait pas être systématique pour les femmes pratiquant l’IVG médicamenteuse si celle-ci se déroulait sans aucun souci, estime le syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France.
L’IVG médicamenteuse pratiquée par les sages-femmes
Les interruptions volontaires de grossesse (IVG) médicamenteuses peuvent désormais être pratiquées par les sages-femmes depuis la sortie du décret du 5 juin dernier. Cependant, le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof) n’a pas accueilli cette nouvelle avec optimisme. D’autant plus qu’une polémique a éclaté après qu’un communiqué sur le sujet a été publié. Le syndicat a également posté sur sa page Facebook le témoignage de la docteure Elisabeth Paganelli qui considère que l’arrêt de travail ne devrait pas être systématique pour les femmes dont l’IVG "se passe bien".
Égalité entre hommes et femmes au travail
La gynécologue fonde essentiellement son argument sur l’égalité entre hommes et femmes au travail. "Si on considère que la femme est l’égale de l’homme au sein du travail et qu’elle puisse enfin être payée comme l’homme et avec égalité, il faut que les professionnels de santé évitent les arrêts de travail injustifiés à leurs patientes", a-t-elle écrit sur le récit de 20 Minutes ce lundi. Cette phrase a d’ailleurs provoqué la colère des internautes sur les réseaux sociaux. Ces derniers, dont le docteur et écrivain Martin Winckler, ont surtout déploré le pragmatisme froid d’Elisabeth Paganelli qui ne prend pas en considération l’état de santé des patientes pratiquant l’IVG.
Une position dénuée d’empathie
Le docteur et écrivain Martin Winckler n’a pas hésité à réagir en déclarant qu’"un arrêt de travail ne peut pas être décidé a priori. C’est la femme qui sait en quoi une IVG perturbe ou non sa vie, et c’est à elle de dire ce qui rendra les choses confortables." Il a ajouté que les hommes comme les femmes ont droit à un arrêt de travail dans le cas d’un lumbago ou d’une colique néphrétique. "Et ce n’est pas aux médecins de définir a priori ce qu’un arrêt de travail pour IVG doit être. Sauf s’ils se considèrent d’abord comme des flics ou des juges, et non comme des soignants", a-t-il lâché en dénonçant une position dénuée d’empathie et profondément réactionnaire.
Plus obscurantiste que le président du SYNGOF, plus supérieur envers les Sages-Femmes, tu meurs ! Quel mépris !!! https://t.co/UdWoXqaUFK
— (((MartinWinckler))) (@MartinWinckler) 18 juin 2016
.@MHLahaye @ClaradeBort tu penses que le SYNGOF a touché le fond. Mais il creuse toujours plus loin pour repousser la limite.
— HygieSuperBowl (@HygieSuperBowl) 18 juin 2016
j’ai bien 1 explication a avancer sur le fait qu’en effet les H n’ont pas besoin d’arrêt de travail pour IVG...
— Elvire Bornand (@ElvireBornand) 19 juin 2016
.@LawraProut l’égalité homme/femme vue par le Syngof pic.twitter.com/QHpbLPn2Jp
— HygieSuperBowl (@HygieSuperBowl) 18 juin 2016