Casanova Agamemnon a déjà passé 46 ans derrière les barreaux. Il est l’un des plus anciens détenus de France. Alors qu’il purge une peine de réclusion à perpétuité, des proches se battent pour sa libération.
Tout était prêt pour son départ. Jeudi 3 novembre, Casanova Agamemnon est attendu à l’aéroport Roland Garros pour la prison de Fresnes. Il doit être passer un entretien d’évaluation avant une éventuelle remise en liberté.
Alors qu’il demande à être libéré, il refuse son transfert ; il s’en explique dans un courrier : "Pourquoi ? Eh bien parce que j’ai déposé ma 18e demande de libération conditionnelle depuis le 29 février 2016, et ils ont décidé, après 8 mois d’attente, de me faire partir dans la poubelle de Fresnes. Si ca, ce n’est pas de la préméditation, je change de nom".
Présenté comme l’un des plus anciens détenus de France, Casanova Agamemnon a déjà séjourné à seize reprises à Fresnes. Une prison dont les conditions sont difficiles, selon lui. "Il a peur de nous quitter, de repartir, d’être éloigné de tout le monde. Ce sont des choses qu’il a évoqué avec moi et la famille", confie Nadège Lhomond la petite cousine de Casanova Agamemnon.
C’est son avocat qui dépose sa demande de libération en début d’année. La 18e depuis qu’il est emprisonné. Toutes sont systématiquement refusées. Casanova Agamemnon paye son passé. Il est condamné une première fois pour le meurtre de son patron en 1969. 16 ans plus tard, ils bénéficie d’une liberté conditionnelle et tue son frère quelques mois seulement après sa sortie.
Plusieurs proches se mobilisent pour lui apporter son soutien avec une pétition qui recueille rapidement 1 000 signatures.
Après trois demandes de grâce présidentielle refusées, Nadège Lhomond, en envoie une quatrième. Pour accompagner ce courrier, la lettre de la ligue des Droits de l’Homme de La Réunion, et la pétition signée par de nombreux soutiens.