Le Japon a connu ces deux derniers jours sa plus grande crise depuis la Seconde Guerre Mondiale. Avec la pénurie de produits de première nécessité, les pannes d’électricité générale, les inondations, le froid et les incendies, la menace des retombées nucléaires après les explosions à l’usine de Fukushima constitue elle aussi une source de grande inquiétude pour les Tokyoïtes.
Le bilan officiel publié par la police nationale nippone, le weekend dernier, a fait état de 688 morts, 642 disparus et 1.570 blessés. Mais ce lundi matin, ces statistiques ont changé, rien qu’aux rivages de Miagi, on avait retrouvé 2.000 corps au moins et les autorités locales sont encore plus pessimistes annonçant que le nombre de morts pourrait atteindre les 10.000. On dénombre également plus de 5.6 millions de foyers privés d’électricité et 1.4 millions d’habitants sans eau potable.
A cela s’ajoute aussi la pénurie de produits de première nécessité. Dans les supermarchés, les rayons sont désormais vides, raflés pendant le weekend, les habitants se préparent déjà à de nouvelles catastrophes. Pour les grands constructeurs automobiles, les difficultés d’approvisionnement les ont poussés à suspendre la production pour le moment. Le porte-parole du gouvernement n’a pas caché ses craintes sur les conséquences éventuelles de ce séisme sur l’économie du pays.
En dehors de tout cela, on craint également d’importantes fuites radioactives après les deux explosions à l’usine de Fukushima. On craint également une explosion du côté de la centrale atomique de Tokai, à 120 km au nord de Tokyo, qui connait actuellement un problème au niveau du système de refroidissement de son réacteur n°2.
Ce matin, un autre séisme d’une magnitude de 5.8 sur l’échelle de Richter a de nouveau secoué le Japon selon l’Institut de géophysique américain. Le niveau de la mer a été légèrement modifié mais heureusement, une modification qui n’a pas entrainé d’alerte au tsunami.
Notons que le séisme et le tsunami de vendredi dernier ont provoqué le déplacement de l’archipel du Japon à 2.4m de son emplacement initial. Selon les scientifiques, ces modifications sont tout à fait normales et raisonnables.