Le 25 novembre a été choisi par l’ONU en 1999 comme Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Antenne Réunion se mobilise pendant une semaine. Aujourd’hui, la parole est donnée aux avocats.
Un homme violent vient en remplacer un autre à la barre. C’est une journée habituelle au tribunal judiciaire de Saint-Denis. Déjà vendredi, les audiences de comparutions immédiates étaient uniquement des affaires de violences conjugales. Ce lundi 21 novembre, le rôle affiche une affaire, encore pour violences sur conjoint. Chaque jour, sept plaintes sont déposées pour ces affaires sur l’île.
Nous avons rencontré Nacima Djafour, avocate commis d’office, confrontée régulièrement à ces affaires. “Ce que je constate lors de mes semaines de permanence c’est que la part des dossiers qui concernent les violences conjugales, représentent la moitié des dossiers que j’ai à traiter.”
L’avocate déplore un manque de moyens de la part de l’État pour lutter contre ce fléau en France comme à La Réunion, malgré l’implication de magistrats. Pour elle, il est également compliqué de dresser un profil type de conjoint violent. “Les violences intrafamiliales se produisent plus généralement après avoir subi soit-même ou avoir été témoin pendant l’enfance”, ajoute l’avocate.
À la barre, les prévenus justifient majoritairement leur geste par une séparation mal acceptée, un fort état d’alcoolémie ou encore la consommation de stupéfiants. Il ne se passe pas un jour sans qu’une affaire de violences conjugales ne soit jugée à La Réunion. L’île fait partie des trois départements les plus touchés en France.
Maître Motos constate des cas de violences de plus en plus graves dans les dossiers qui arrivent à son cabinet. “J’ai un dossier avec une cliente qui a pris une chaise et un bras cassé. Des violences de plus en plus graves. Heureusement les réponses pénales sont plus sévères et de plus en plus automatiques.”
Malgré les procédures d’éloignement mises en place ou les nombreux stages de sensibilisation suivis par les auteurs de violences conjugales, ces derniers sont de plus en plus condamnés à de la prison ferme.
Depuis janvier 2022, trois personnes sont mortes pour violences conjugales à La Réunion.
Ce chiffre pour conclure : en 2019, 15 % des Réunionnaises étaient victimes de violences conjugales.
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