En plein débat sur la légalisation de l’avortement, la grossesse d’une fillette de 10 ans violée par son beau-père suscite la polémique en Argentine.
Le Parlement argentin se prononcera le 13 juin sur un texte de dépénalisation et de légalisation de l’avortement, ont annoncé jeudi 24 mai, les députés signataire du projet de loi.
En Argentine, l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) n’est autorisée qu’en cas de viol, de danger pour la santé de la femme enceinte et de malformation du fœtus. Mais la loi est rarement ou mal appliquée. C’est le cas de cette affaire qui secoue le pays depuis quelques jours. Selon les informations relayées par LCI, une fillette violée par son beau-père n’a pas eu accès à l’IVG soi-disant qu’elle voulait garder l’enfant.
Ce fait divers malheureux a eu lieu dans la province de Salta, très conservatrice. Dans cette région, l’avortement en cas de viol est limité aux 12 premières semaines de grossesse. Pour cette fillette âgée tout juste de 10 ans, la grossesse n’aurait été détectée qu’après 21 semaines de grossesse. Elle se plaignait alors de douleurs au ventre et avait confié avoir été régulièrement violée par le compagnon de sa mère.
Face à l’avalanche de critiques, le gouverneur de Salta, Juan Manuel Urtubey, a décidé, jeudi 24 mai, d’abroger le décret qu’il avait lui-même signé en 2012. D’après l’Unicef, 2 700 mères-filles de 10 à 14 ans accouchent chaque année en Argentine, soit environ 0,36% des naissances. L’Eglise est mobilisée contre le texte, approuvé par une majorité d’Argentins, selon les sondages.
En attente du vote historique, les militants pour le droit à l’avortement légal ne cessent de se mobiliser et se félicite déjà d’avoir gagné le débat. Le président Mauricio Macri (droite) avait d’ailleurs annoncé le 26 février qu’il ne s’opposerait pas à ce que le projet de loi soit débattu cette année. De surcroît, il avait indiqué qu’il ne donnerait pas de consigne de vote aux parlementaires de son parti.
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