Un jeune homme de 17 ans a été exclu de son lycée jusqu’à la fin de l’année scolaire, car il a vivement critiqué un de ses professeurs dans des tweets. La peine est toutefois assortie d’un sursis, selon l’Éducation nationale.
La démocratie a ses limites, même sur les réseaux sociaux. Un jeune homme du nom de Yann, 17 ans, l’a appris aux dépens de son parcours scolaire. L’adolescent a en effet été exclu de son lycée pour avoir critiqué un de ses professeurs et à plus grande échelle l’Education nationale sur Twitter. Les faits s’étaient passés à Colmar, dans le Haut-Rhin en février et en mars 2018. Le lycéen aurait publié trois tweets dénonçant le harcèlement, la formation des professeurs et le cours de l’un d’eux considéré comme illisible. Le rectorat a jugé ces messages, supprimés depuis, comme étant diffamatoires.
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Il faut savoir que Yann est membre du syndicat général des lycéens et également délégué de classe. Il a décidé d’interjeter appel de son exclusion définitive au début. Selon les faits rapportés par le journal ’France Bleu Alsace’, l’appel a été examiné début mai par le rectorat. La sanction a été révisée, soit une exclusion définitive avec sursis jusqu’en juillet (et non plus un an conformément à la décision initiale). Le lycéen de première ES au lycée de Batholdi de Colmar peut donc retourner étudier. Cependant, si jamais il récidive, le rectorat a le pouvoir de l’exclure définitivement.
Dans un communiqué, les parents du jeune homme de 17 ans ont jugé la décision de l’Éducation nationale comme étant "disproportionnée, excessive et injustifiée". Ils réfutent en outre le caractère diffamatoire des propos qui ont été tenus. "L’esprit de corps qui semble régner [au sein de l’Éducation nationale] va-t-il jusqu’à nier que certains adultes, responsables, qui devraient montrer l’exemple, dépassent les limites acceptables ?", s’interrogent les parents.
Pour sa défense, Yann a justifié ses propos en arguant qu’il s’agissait de "propos très généralistes, d’un élu lycéen. Mais pas de propos contre un professeur ou contre l’Éducation nationale. C’était vraiment pour que l’on puisse progresser". Sophie Béjean, la rectrice de l’académie de Strasbourg, va recevoir l’élève le mercredi 23 mai 2018. D’après elle, le jeune homme est responsable de ses déclarations en tant qu’élu, mais qu’il est censé faire attention à ne pas tomber dans la diffamation et la calomnie.
Source : 20 Minutes, Le Figaro, France info
Communiqué de mes parents @Claudine_Mth et @hsch_fr concernant ma situation. pic.twitter.com/3tNV8qAjBm
— Yann Schlecht (@Yann_Schlecht) 22 mai 2018
@sophiebejean heureux que vous disiez souhaiter me recevoir demain @BleuAlsace afin de discuter plus ouvertement de la sanction que m’as infligé le conseil de discipline de mon établissement le 4 Avril dernier. Décision que vous avez confirmée et raccourcie le 14 mai.
— Yann Schlecht (@Yann_Schlecht) 22 mai 2018