Une Irano-Britannique de 25 ans a subi les foudres de la Justice iranienne : placée en détention provisoire depuis 80 jours pour avoir tenté d’assister à un match de volley-ball masculin.
Lors de la Ligue mondiale de volley-ball, en juin, les femmes avaient été interdites d’assister aux matchs à Téhéran, une décision contestée par le gouvernement du modéré Hassan Rohani et par de nombreuses femmes. Ghonchech Ghavami s’est alors rendue au stade pour supporter son équipe. Depuis, elle est placée en détention provisoire.
Comme le rapporte Metronews, Ghoncheh Ghavami avait été arrêtée le 20 juin "alors qu’elle se rendait dans un stade pour assister à un match de volley-ball" masculin à Téhéran, a déclaré Mahmoud Alizadeh Tabatabaie, cité par l’agence Isna. La jeune femme avait été relâchée au bout de quelques heures, mais "quelques jours plus tard, lorsqu’elle a voulu récupérer ses effets personnels, elle a été arrêtée de nouveau", affirme Isna.
"La détention provisoire de ma cliente a été prolongée. Cela fait près de 80 jours qu’elle est en prison. Il n’y a toujours pas d’acte d’accusation", a précisé l’avocat. "Nous sommes très inquiets (...) et nous avons soulevé la question avec le gouvernement iranien", a indiqué samedi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères britannique, faisant état d’une rencontre avec la famille qui réside en Grande-Bretagne.
En juin, le chef de la police nationale, le général Esmail Ahmadi Moghaddam, avait expliqué que la police ne pouvait "permettre la présence de femmes dans les stades" car "la mixité dans les stades n’est pas encore dans l’intérêt général". L’accès aux stades de football est interdit aux iraniennes, officiellement en raison du comportement obscène de certains supporteurs masculins.
Ce fait rappelle combien la Justice iranienne est pudique. Dernièrement, six jeunes iraniens viennent d’être condamnés à six mois de prison avec sursis plus 91 coups de fouets pour avoir dansé sur le Happy de Pharrell Williams.