Ayant tué plus de 2 800 personnes en Afrique, la fièvre Ebola, hautement contagieuse et dont on n’a pas encore trouvé de traitement efficace, est devenue une source de rumeurs.
Alors qu’Ebola tue la population africaine au Liberia, en Guinée, en Sierra Leone et au Nigeria, le virus n’a pas encore de remède efficace. Aux dernières croyances, le chlorure de magnésium soignerait Ebola, découverte faite par un médecin qui n’a rien dévoilé. Francetv Info commente la situation selon laquelle "cette théorie du complot, reprise sur les réseaux sociaux, sur des sites spécialisés dans les remèdes naturels ou des portails d’informations camerounais, est démontée, point par point, dans un article posté, mardi 23 septembre, sur le site de l’émission "Allo Docteurs" de France 5." D’après le professeur François Bricaire, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière (Paris), il s’agit d’une "vaste fumisterie".
Les rumeurs sur les remèdes miracles contre la fièvre Ebola circulent en Afrique, notamment avec l’absence de traitement efficace. A part l’oignon, la noix de cola et l’huile de coco sont fréquemment invoquées comme des aliments permettant d’éviter toute contamination. Mais aucune preuve n’a jamais été apportée.
D’après les mêmes sources, un texto a enflammé les populations du Tchad et du Nigeria, pendant l’été. "Faites chauffer de l’eau et ajoutez du sel. Buvez un demi-verre chacun. Ne sortez pas de la maison sans vous laver avec cette eau salée", disait le message reçu par de nombreuses personnes. Des dizaines d’entre elles se sont immédiatement ruées dans les supermarchés de N’Djamena (Tchad) pour faire des stocks. D’autres ont ingurgité de grandes quantités d’eau salée, pensant se protéger du virus Ebola. Deux Nigérians en sont morts.
Face à l’ampleur de ces rumeurs, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été contrainte de réagir dans un communiqué (en anglais) publié en août. "Les décennies de recherche ont pour le moment échoué à trouver un agent curatif ou préventif dont l’efficacité et la sécurité ont été prouvées, même si un certain nombre de produits prometteurs sont actuellement en cours de développement. Les rumeurs sur d’éventuels produits ou méthodes efficaces pour contrer Ebola sont fausses", a mentionné l’organisation.
Un autre problème survient face à la population qui elle-même ne croit pas à l’existence de l’épidémie. "Il y a toutes sortes de théories, toutes sortes de rumeurs qui circulent, comme quoi nous volons des reins, nous prenons le sang des gens, nous les aspergeons avec un produit qui les tue", regrette le directeur d’un hôpital de Voinjama, une des villes les plus touchées du Liberia. "Beaucoup de gens croient qu’il s’agit de sorcellerie", a ajouté une Britannique vivant en Sierra Leone.
Pire encore, la crainte se transforme en agressivité et entraînant ainsi des conséquences dramatiques. Le 19 septembre dernier, en Guinée forestière, les membres d’une mission de sensibilisation sur l’épidémie ont été "accueillis à coups de pierres et de bâtons" par les habitants du village de Womey. Résultats : huit d’entre eux sont décédés, abattus par les villageois qui les suspectaient d’être venus les tuer "parce que, selon eux, Ebola n’est qu’une invention des Blancs pour tuer les Noirs".
La défiance ne se limite pas aux pays touchés par le virus. En Chine, beaucoup ont vraiment cru à une rumeur comme quoi les victimes d’Ebola se transformaient en zombies. Malgré la fausse information dévoilée sur le site Daily Buzz Live qui a pourtant persuadé certains internautes sur les réseaux sociaux, l’iPhone 6 n’est pas contaminé par le virus Ebola.