Selon France24, après le Royaume-Uni et les Etats-Unis, c’est la France qui se met à dépister les passagers en provenance des pays où l’épidémie de l’Ebola sévit.
Une passagère d’un vol en provenance de la Guinée raconte : "Nous étions sur la passerelle en file indienne, des médecins prenaient notre température à distance. On est agréablement surpris, c’est allé très vite".
Ce samedi 18 octobre, les 150 à 200 passagers du vol Conakry-Paris ont été accueillis, avec des thermomètres laser pour détecter à distance d’éventuels cas de fièvre. Il s’agit d’une mesure que la ministre de la Santé Marisol Touraine avait annoncée la veille. D’après son explication, c’est une mesure prise par le gouvernement dans le but de prévenir l’éventuelle propagation du virus Ebola en France.
La mesure est appliquée au lendemain d’une nouvelle alerte provoquée par l’admission jeudi, pour "fièvre suspecte" d’une infirmière française ayant traité en septembre, une volontaire de MSF atteinte d’Ebola. "Il n’y a pour l’heure aucun cas confirmé", a tenu à rassurer Matignon. La soignante également a été testée négative.
"La population française commence à avoir peur, c’est normal de les rassurer", commente Ibrahima Sylla, ancien diplomate sur le vol Conakry-Paris, venu rendre visite à sa famille en France.
"Je flippais beaucoup avant de partir, mais sur place j’étais rassuré car les gens prennent la mesure de l’épidémie", déclare encore Souhaib Bangoura, la ressortissante guinéenne de 35 ans.
"En Guinée, les gens sont normaux, Ebola occupe les conversations, mais la vie est normale", affirme Barry Abdoulaye, 30 ans, tenant dans ses mains un flacon de solution hydro-alcoolique qui lui a été remis à son arrivée en France. "J’ai réduit mon séjour, vu tout ce que les médias internationaux commençaient à dire, je devais rentrer en France le 20 octobre."
"Les gens ont plus peur d’Ebola en France qu’en Guinée", assure Sow Souleymane expliquant avoir passé quatre contrôles sanitaires à son départ de Conakry.
Si le dépistage à l’arrivée est une mesure déjà instaurée au Royaume-Uni et dans plusieurs aéroports américains, en France, il est uniquement mis en place sur ce vol en provenance de Conakry, seule liaison directe entre la France et l’un des pays touchés par le virus.
Au niveau des personnels d’Air France, la suspension des liaisons avec Conakry a été réclamée vendredi soir, pour être sûr que la propagation de la maladie soit évitée. Suite aux protestations syndicales, les liaisons avec les capitales des autres pays (Freetown et Sierra Leone) où la maladie sévit gravement ont été interrompues depuis fin août.