Le projet de loi de Finances pour 2015, présenté mercredi, est fondé sur "des prévisions d’une extrême prudence", a assuré le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. De son côté, le Haut conseil des finances publiques reste sceptique.
"On n’est pas du tout dans l’optimisme, on est dans la prudence des prévisions, qui sont en-deçà du consensus des économistes", a affirmé M. Le Foll, interrogé sur les critiques du Haut conseil des finances publiques. La croissance 2015 prévue dans le projet de budget est de 1%.
"Les prévisions sont des prévisions d’une extrême prudence, en termes de croissance et d’inflation", a insisté le porte-parole du gouvernement. "On finance des priorités, on réduit la dépense publique, on n’est donc pas dans ce que l’on appelle une politique d’austérité, on est dans une politique de sérieux budgétaire", a-t-il soutenu. "Quand on rentre dans l’austérité, cela veut dire que l’on remet en cause de manière claire des soutiens, des apports à différentes catégories", continue d’argumenter Stéphane Le Foll, et de poursuivre : "Est-ce que nous avons baissé les salaires des fonctionnaires ? Non. Est-ce qu’on a renoncé aux priorités politiques qui étaient celles du président de la République sur l’Education nationale ? Non".
Pour rafraîchir les esprits, Stéphane Le Foll n’a pas manqué de faire la comparaison avec le temps de l’ancien Premier ministre (UMP) François Fillon, qui, à des moments identiques et difficiles que celui du gouvernement Valls actuellement, a dit souhaiter augmenter de 3,5 points la TVA pour financer une baisse des charges des entreprises. "Ça, ce serait de l’austérité !", a interpellé le porte-parole du gouvernement.
Quant au camp de l’UMP, qui juge avec facilité, le parti devra selon lui expliquer "d’une manière très claire" comment elle entend réduire "de plus de 100 milliards la dépense publique". Ceux qui crient au scandale actuellement, dit-il, sont mal placés car quand on a été responsable de 1.000 milliards des 2.000 milliards d’endettement, il est de mauvais jeu de lancer la faute sur les autres.