Les agriculteurs ont protesté ce matin contre l’importation de légumes en provenance de Madagascar. La préfecture a pris un arrêté interdisant les produits qui ne seraient pas conformes au niveau sanitaire.
Face à la flambée des prix et à la mauvaise qualité de tomates sur le marché local, suite au passage des cyclones Dumile et Felleng, plusieurs tonnes de tomates et de légumes ont été importées de Madagascar.
Elles sont vendues moitié moins chères sur les étals des marchés à La Réunion. Les agriculteurs locaux, menés par la Chambre d’Agriculture et la CGPER (Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion), passent à l’action aujourd’hui pour manifester leur mécontentement.
D’une part, ils expliquent que ces importations peuvent représenter un danger pour l’agriculture locale. "Ces importations constituent une menace sanitaire" compte tenu de la présence d’une bactérie, la bactrocea-invadens - une mouche de fruits endémique à l’Afrique australe - qui sévit actuellement à Madagascar, précise la Chambre d’Agriculture.
Ensuite, les agriculteurs montent au créneau pour dénoncer le "double langage de la part de l’Etat". Selon eux, les responsables politiques déclarent "tout mettre en oeuvre pour favoriser la production locale en fruits et légumes", mais se disent "favorable à une coopération régionale pour que Madagascar devienne le grenier de l’Océan indien".
Une trentaine d’agriculteurs réunionnais sont mobilisés ce matin devant les locaux de la DAF à Saint-Pierre et déposer un motion au représentant de l’Etat. Ils ont obtenu l’assurance de la DAAF que le préfet - Jean-Luc Marx - avait d’ores et déjà pris les devants pour éviter les conséquences sanitaires néfastes pour l’agriculture locale.
En effet, la Préfecture a pris un arrêté interdisant l’importation de légumes qui ne respecteraient pas les normes de sécurité précises. Plusieurs tonnes de produits de Madagascar sont ainsi en souffrance en Port.